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	<title>Culture et Société | La Grande Afrique</title>
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	<title>Culture et Société | La Grande Afrique</title>
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		<title>Five Fingers for Marseilles : Netflix s&#8217;invite au FESPACO 2019</title>
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		<pubDate>Thu, 28 Feb 2019 23:36:09 +0000</pubDate>
		<dc:creator><![CDATA[Rédaction LGA]]></dc:creator>
				<category><![CDATA[Culture et Société]]></category>
		<category><![CDATA[Afrique du Sud]]></category>
		<category><![CDATA[Apartheid]]></category>
		<category><![CDATA[Ayrton Aubry]]></category>
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		<category><![CDATA[Five Fingers for Marseilles]]></category>
		<category><![CDATA[Michael Matthews]]></category>
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		<description><![CDATA[Par Ayrton Aubry. Five Fingers for Marseilles est un western sud-africain, et le premier film de Michael Matthews. Nominé à la cinquantième année du FESPACO (mais la 26ème édition, le festival ayant lieu tous les deux ans) qui se tiendra du 24 février au 1er mars 2019 à Ouagadougou, le long métrage est disponible sur [&#8230;]]]></description>
				<content:encoded><![CDATA[<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400"><em>Par Ayrton Aubry</em>.</span></p>
<p style="text-align: justify"><strong><i>Five Fingers for Marseilles</i></strong><span style="font-weight: 400"><strong> est un western sud-africain, et le premier film de Michael Matthews</strong>. Nominé à la cinquantième année du FESPACO (mais la 26ème édition, le festival ayant lieu tous les deux ans) qui se tiendra du 24 février au 1</span><span style="font-weight: 400">er</span><span style="font-weight: 400"> mars 2019 à Ouagadougou, le long métrage est disponible sur Netflix. Il sera notamment en compétition avec le film </span><i><span style="font-weight: 400">Rafiki</span></i><span style="font-weight: 400">, de Wanuri Kahiu, que nous vous présentions dans un <a href="https://lagrandeafrique.com/rafiki-un-parcours-du-combattant/">précédent article</a>. Cap (c’est le mot) sur l’Afrique du Sud maintenant, pour le découvrir.</span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">L’histoire commence dans le petit village de Marseilles, situé en marge d’une ligne de chemin de fer dans la région du Cap, et qui voit sa population régulièrement rackettée par des policiers blancs. Le jeune Tau et ses amis (3 garçons, et la jeune Lerato qui forment les five fingers) s&rsquo;entraînent pour organiser un soulèvement contre cette oppression, mais n’arrivent pas à se décider à passer à l’acte. Un jour, alors que les policiers viennent s’emparer de l’argent du village, une pierre est lancée contre eux, et tout bascule. Tau tue trois policiers blancs en provoquant un accident de leur voiture, et il doit s’exiler. <strong>Le film raconte son retour 12 ans plus tard dans le village de Marseilles (à côté duquel s’est développée la ville de New Marseilles), laissé à l’abandon, en proie à la criminalité et aux luttes de pouvoir</strong>. Tau doit s’allier avec les amis sur lesquels il peut encore compter, et forger de nouvelles alliances pour arriver à ses fins dans sa quête de rédemption.</span></p>
<p style="text-align: justify"><strong><i>Five Fingers</i></strong><span style="font-weight: 400"><strong> s’inscrit clairement dans la lignée cinématographique des westerns, en y puisant la plupart des éléments propres au genre</strong>. Le film est ainsi structuré en plusieurs actes : le voyage initiatique, la chute, la montée en puissance, et le combat final, qui prend dans ce cas la forme d’un duel, puis d’une impasse mexicaine (un face à face entre plusieurs protagonistes, figure classique du western et emblématique de </span><i><span style="font-weight: 400">Le bon, la brute et le truand</span></i><span style="font-weight: 400">, de Sergio Leone). Le héros solitaire, en quête de rédemption, se heurte à la tyrannie des brigands qui ont pris le contrôle de son village, et se maintiennent au pouvoir en terrorisant ses habitants. <strong>Une différence ici est que le héros n’est plus seul, mais bien accompagné d’alliés</strong>, qui se relèvent de leur soumission et l’aident à combattre pour se libérer.</span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Le décor aussi est très familier aux westerns spaghettis: les plans larges se multiplient tout le long du film, et rappellent le Sud de l’Espagne, ou la région des canyons aux Etats-Unis, <strong>mais c’est dans l’Est de la région du Cap que se déroule l’action</strong>. La végétation y est un peu plus dense, et le temps plus capricieux, ce qui offre l’occasion d’une scène magistrale de combat, où les coups se confondent avec la foudre. La ville isolée, figure centrale du western, est aussi mobilisée ici, rendant l’atmosphère et la domination de Marseilles par les hommes de Ghost (le bandit qui la contrôle) encore plus suffocantes. <strong>Située sur une colline, Marseilles reste imperméable au développement voisin de New Marseilles, son alter-égo, symbole des inégalités post-apartheid en Afrique du Sud.</strong> Un rail de chemin de fer vient compléter la recette, sans oublier l’ingrédient principal : la taverne. Pivot de la plupart des westerns hollywoodiens, elle prend ici encore plus d’importance, car c’est là que se dénoue une partie de l’intrigue, et que la lutte pour le contrôle de la ville se déroule. Enfin, l’équipement traditionnel du cow-boy se retrouve sur les personnages, du chapeau au revolver (et notamment avec l’usage d’un fusil Winchester, emblématique de tous les westerns américains des XXème et XXIème siècles, devenu un symbole de la conquête de l’Ouest), en passant par les chevaux.</span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400"><strong>Le film substitue au mythe de la frontière propre au western américain le mythe de la grandeur perdue</strong>, en multipliant les références à Shaka Zulu, et en y mêlant un ton épique, qui lui donne toute son originalité. Parmi les cinq fingers du début du film, l’un raconte en effet l’histoire du groupe, qu’il mêle à l’Histoire (avec un grand H) de l’Afrique du Sud.</span></p>
<p style="text-align: justify"><strong>Plus largement, <i>Five Fingers for Marseilles</i></strong><span style="font-weight: 400"><strong> est un discours sur l’Afrique du Sud contemporaine</strong>. La composition finale du groupe des alliés de Tau illustre cela de manière évidente (presque toutes les communautés d’Afrique du Sud sont représentées). Ce à quoi s’ajoute une dialectique entre la ville qui « avance » (New Marseilles), mais dont les habitants se cachent chez eux à la moindre violence, au risque de devoir renoncer à leurs libertés, et le village « bloqué » à la fois dans son passé (les personnages actuels sont les personnages d’hier brisés par la pauvreté et les humiliations) et dans son développement actuel, hermétique aux changements du reste du pays.</span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400"><strong>Si les premiers long-métrages sont souvent les plus personnels dans la carrière des réalisateurs, celui-ci l’est assurément pour Michael Matthews, qui multiplie les références et hommages tout le long du film</strong>. Le punk post-apocalyptique se repère bien sûr dans les costumes (des longues vestes lourdes de poussière et de sang, les lunettes de soleil etc.) mais aussi dans les accessoires des personnages (des casques de moto exubérants qu’on retrouve dans </span><i><span style="font-weight: 400">Mad Max 3</span></i><span style="font-weight: 400">, des machettes, et des colts qui rappellent l’imaginaire de la piraterie post-apocalyptique). Quelques influences d’autres réalisateurs se remarquent, avec par exemple Ridley Scott et le duel de </span><i><span style="font-weight: 400">Gladiator</span></i><span style="font-weight: 400">, qui donne ici lieu à une scène où Tau marche dans un champ d’herbes sèches, en frôlant l’herbe de ses mains, comme le fait le personnage de Maximus).</span></p>
<p style="text-align: justify"><strong>Roman épique d’une Afrique du Sud post-apartheid profondément inégalitaire et violente, <i>Five Fingers</i></strong><span style="font-weight: 400"><strong> délivre également un message d’espoir, de solidarité et de lutte, comme lorsque les cinq doigts de la main se referment sur la paume pour former un poing</strong>. </span><i><span style="font-weight: 400">Five Fingers for Marseilles</span></i><span style="font-weight: 400"> fait partie des deux films sud-africains en compétition au FESPACO de Ouagadougou cette année. Disponible sur Netflix, il dispose déjà d’une visibilité plus grande que nombre de ses concurrents. A l’instar de </span><i><span style="font-weight: 400">Rafiki</span></i><span style="font-weight: 400">, ayant déjà fait le tour des principaux festivals de cinéma, il faudra compter avec lui pour la 50ème année du festival panafricain. Enfin, Netflix confirme ici son intérêt pour une partie du cinéma africain, comme le montre l’achat de multiples franchises de Nollywood par la plateforme américaine. <strong>Elle sera probablement une variable majeure dans le cinéma africain des prochaines années, thème de la 26ème édition du FESPACO (“Mémoire et avenir des cinémas africains”)</strong>.</span></p>
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		<title>Coupe d’Afrique des Nations (U20) : Plus qu’un enjeu sportif pour Mahamadou Issoufou</title>
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		<pubDate>Thu, 14 Feb 2019 08:41:29 +0000</pubDate>
		<dc:creator><![CDATA[Rédaction LGA]]></dc:creator>
				<category><![CDATA[Culture et Société]]></category>
		<category><![CDATA[2019]]></category>
		<category><![CDATA[Afrique de l'Ouest]]></category>
		<category><![CDATA[CAN]]></category>
		<category><![CDATA[Culture et société]]></category>
		<category><![CDATA[football]]></category>
		<category><![CDATA[Léonard Colomba-Petteng]]></category>
		<category><![CDATA[Mahamadou Issoufou]]></category>
		<category><![CDATA[Niger]]></category>
		<category><![CDATA[Politique]]></category>
		<category><![CDATA[sport]]></category>

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		<description><![CDATA[Par Léonard Colomba-Petteng. Il est 16h30, samedi 2 février 2019, lorsque le président de la République du Niger Issoufou Mahamadou déclare solennellement l’ouverture de la 21ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations des moins de 20 ans. Le stade Général Seyni Kountché de Niamey est plein. Les plus hauts responsables nigériens et le corps [&#8230;]]]></description>
				<content:encoded><![CDATA[<p style="text-align: justify"><i><span style="font-weight: 400">Par Léonard Colomba-Petteng.</span></i></p>
<p style="text-align: justify"><b>Il est 16h30, samedi 2 février 2019, lorsque le président de la République du Niger Issoufou Mahamadou déclare solennellement l’ouverture de la 21</b><b>ème</b><b> édition de la Coupe d’Afrique des Nations des moins de 20 ans. Le stade Général Seyni Kountché de Niamey est plein.</b><span style="font-weight: 400"> Les plus hauts responsables nigériens et le corps diplomatique accrédité à Niamey ont fait le déplacement. Les chants rythmés des militaires et des policiers se font entendre dans toute la ville. Car c’est une petite révolution qui se joue pour le football nigérien. Le 26 mai 2015, le comité exécutif de la Coupe d’Afrique des Nations désignait pour la première fois le Niger pour accueillir l’une de ses compétitions au plus haut niveau. Le 24 janvier dernier le ministre des sports nigérien, Moctar Kassoum, encourageait vivement les journalistes sportifs à assurer la couverture de l’événement dans tout le pays.</span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Depuis près de deux semaines la CAN Total-U20 voit s’affronter l’Afrique du Sud, le Burundi, le Niger et le Nigeria (groupe A) à Niamey. Le Burkina Faso, le Ghana, le Mali et le Sénégal (groupe B) se sont rencontrés au stade régional de Maradi. Le Nigeria, septuple tenant du titre faisait figure de favori avant même le début de la compétition. L’équipe des</span><i><span style="font-weight: 400"> Flying Eagles </span></i><span style="font-weight: 400">pouvait compter sur son attaque solide emmenée par Wilfred Ndidi (Leicester City) et Isaac Success (Watford FC). Les nigérians se sont finalement inclinés en demi-finale face à une équipe malienne combative à l’issue d’une séance de tirs au but chaotique. Le Sénégal s’est défait non sans difficulté de l’Afrique du Sud (1-0) pour se qualifier en finale. </span><b>Qui du Mali ou du Sénégal succèdera à la Zambie, championne et hôte de l’édition 2017 ?</b></p>
<p style="text-align: justify"><b>Le colonel-major Djibril Hima Hamidou, président de la fédération nigérienne de football, voulait croire à l‘exploit du Niger. </b><span style="font-weight: 400">Après deux victoires contre le Ghana (2-0) puis le Maroc (1-0) durant les matchs de préparation, le MENA Junior avait réalisé une performance solide contre l’Afrique du Sud en match d’ouverture, avec 71% de possession de balle à l’issue des 90 minutes de jeu (1-1). Un deuxième match nul contre le Burundi (3-3) et une défaite contre le Nigeria (1-0) n’auront pas suffit pour assurer une qualification à l’issue des phases de poules. Le MENA Junior n’aura pas démérité. D’autant plus que le Niger ne fait pas vraiment figure de haut lieu du football à côté de ses voisins nigérian et malien. Il n’existe pas de championnat de football professionnel à proprement parler au Niger. Les équipes des administrations nationales s’affrontent en première division. Actuellement la Garde nationale, la Police et les forces armées nationales se partagent respectivement les trois premières places du championnat. La Gendarmerie, 14ème du classement, ferme la marche. Les infrastructures sportives se font rares au-delà de Niamey et les moyens alloués à la FENIFOOT sont dérisoires. A l’issue de leur lourde défaite contre l’Egypte en septembre dernier (6-0), les joueurs du MENA Senior avaient exprimé leur frustration auprès de la fédération. Pour ne rien arranger, le colonel-major Pelé annonçait quelques jours plus tard que l’équipe nationale perdait son dernier sponsor. Et pour cause, </span><b>au Niger c’est moins le football que la lutte qui soulève les foules. Le « Sabre National » plutôt que la CAN : Issaka-Issaka plutôt que Moussa Maazou.</b></p>
<p><img class=" wp-image-1503 aligncenter" src="https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/02/Bus-Niger-300x225.jpg" alt="" width="340" height="255" srcset="https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/02/Bus-Niger-300x225.jpg 300w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/02/Bus-Niger-768x575.jpg 768w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/02/Bus-Niger-610x457.jpg 610w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/02/Bus-Niger-510x382.jpg 510w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/02/Bus-Niger.jpg 801w" sizes="(max-width: 340px) 100vw, 340px" /></p>
<p style="text-align: justify"><i><span style="font-weight: 400">Une haie d’honneur s’est dressée spontanément devant le bus qui transportait le MENA Junior pour le match d’ouverture de la CAN-U20</span></i></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Au-delà de l’enjeu sportif, c’est un véritable défi logistique auquel a dû faire face le Niger pour accueillir la compétition. Une ligne aérienne a été spécifiquement mobilisée pour assurer la liaison entre Niamey et Maradi, afin d’épargner aux supporters et aux équipes nationales les neuf heures de trajet qui séparent les deux villes par la voie terrestre (RN1). Les stades accueillant les matchs ont dû être rénovés afin de répondre aux normes imposées par la Confédération africaine de football. Les travaux ont nécessité l’installation de nouveaux spots de lumière et la construction d’un terrain d&rsquo;entraînement à Maradi. Les chantiers n’étaient réalisés qu’à 80% à quelques jours du match d’ouverture. <a href="http://bamada.net/stade-de-maradi-le-cheveu-dans-la-soupe">Des problèmes d’éclairage à Maradi ont posé de sérieux problèmes organisationnels</a>, obligeant les responsables du tournoi à décaler trois matchs de poule. Plusieurs journalistes &#8211; du quotidien </span><i><span style="font-weight: 400">L’Enquêteur </span></i><span style="font-weight: 400">&#8211; ont réclamé la démission du ministre des sports.</span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Plusieurs voix d’opposition au président Mahamadou Issoufou se sont élevées pour dénoncer les sommes mobilisées pour l’organisation de la CAN-U20, alors que le Niger détient le triste record du plus faible indice de développement humain du monde. Les cadres de la FENIFOOT préfèrent y voir une opportunité de disposer d’un deuxième stade – celui de Maradi &#8211; homologué par la confédération africaine de football et d’infrastructures sportives à disposition par les Nigériens. Ces arguments ne sont pas sans rappeler la polémique qui avait vu le jour lorsque le Rwanda de Paul Kagamé décidait de <a href="https://lagrandeafrique.com/quel-bilan-pour-paul-kagame-a-la-tete-de-lunion-africaine/">sponsoriser l’équipe d’Arsenal</a> en 2017.</span></p>
<p style="text-align: justify"><img class=" wp-image-1502 aligncenter" src="https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/02/Stade-Niger-300x95.jpg" alt="" width="496" height="157" srcset="https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/02/Stade-Niger-300x95.jpg 300w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/02/Stade-Niger-768x244.jpg 768w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/02/Stade-Niger-1024x325.jpg 1024w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/02/Stade-Niger-610x194.jpg 610w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/02/Stade-Niger-1080x343.jpg 1080w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/02/Stade-Niger.jpg 1228w" sizes="(max-width: 496px) 100vw, 496px" /></p>
<p style="text-align: justify"><i><span style="font-weight: 400">La finale de la CAN-U20 opposera le Mali et le Sénégal le 17 février au stade général Seyni Kountché de Niamey</span></i></p>
<p style="text-align: justify"><b>La tenue de la CAN-U20 s’inscrit dans une stratégie plus large du pouvoir nigérien visant à gagner en visibilité sur la scène africaine. </b><span style="font-weight: 400">Depuis son arrivée au pouvoir en 2011, le projet pour un  <a href="https://www.nigerrenaissant.org/">« Niger Renaissant »</a> se matérialise par la multiplication de grands travaux tous azimuts. Citons par exemple l’inauguration d’un troisième échangeur (véritable fierté pour les Niaméens), la construction d’un troisième pont sur le fleuve, l’agrandissement de la route reliant l’aéroport international Diori Hamani au centre-ville, et les divers projets d’embellissement de la capitale. En termes de politique étrangère, les principaux chantiers du président nigérien concernent l’intégration au sein du “G5 Sahel” et la création d’une zone de libre-échange africaine (ZLECAf), projet dont il est l’un des plus ardents défenseurs. Le 12 février 2019, Issoufou Mahamadou a été désigné pour assurer le rôle de vice-président de l’Union africaine, représentant l’Afrique de l’Ouest. </span><b>C’est dans cette quête assumée de rayonnement régional que le Niger s’apprête à « accueillir l’Afrique » en juillet prochain à l’occasion de la 33</b><b>ème</b><b> conférence de l’Union africaine.</b></p>
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		<title>Le rapport Sarr-Savoy : contenu, réactions, état des lieux un mois après</title>
		<link>https://lagrandeafrique.com/le-rapport-sarr-savoy-contenu-reactions-etat-des-lieux-un-mois-apres/</link>
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		<pubDate>Fri, 11 Jan 2019 20:58:36 +0000</pubDate>
		<dc:creator><![CDATA[Rédaction LGA]]></dc:creator>
				<category><![CDATA[Culture et Société]]></category>
		<category><![CDATA[art africain]]></category>
		<category><![CDATA[Ayrton Aubry]]></category>
		<category><![CDATA[Bénédicte Savoy]]></category>
		<category><![CDATA[Bénin]]></category>
		<category><![CDATA[Culture et société]]></category>
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		<category><![CDATA[patrimoine]]></category>
		<category><![CDATA[Quai Branly]]></category>
		<category><![CDATA[rapport]]></category>
		<category><![CDATA[restitution]]></category>

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		<description><![CDATA[Par Ayrton Aubry Fin novembre 2018, le rapport de Felwine Sarr et Bénédicte Savoy, commandé par Emmanuel Macron après son annonce de novembre 2017 à l’université Ki-Zerbo de Ouagadougou était enfin remis. Alors que dès la veille de sa soumission, les polémiques éclataient, le sujet a rapidement été écarté des principaux médias par d’autres titres [&#8230;]]]></description>
				<content:encoded><![CDATA[<p style="text-align: justify"><i><span style="font-weight: 400">Par Ayrton Aubry</span></i></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Fin novembre 2018, le rapport de Felwine Sarr et Bénédicte Savoy, commandé par Emmanuel Macron après son annonce de novembre 2017 à l’université Ki-Zerbo de Ouagadougou était enfin remis. Alors que dès la veille de sa soumission, les polémiques éclataient, le sujet a rapidement été écarté des principaux médias par d’autres titres (Gilets jaunes etc.). Qu’en est-il un mois après ? Le débat continue encore d’être productif malgré quelques propos polémiques, mais les réformes de long court, au-delà des décisions médiatiques, peinent à se dessiner.</span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Entre mars et juillet 2018, Felwine Sarr et Bénédicte Savoy ont interrogé des personnalités liées au monde de l’art africain, dans le cadre d’une réflexion sur un triple processus de « </span><i><span style="font-weight: 400">réparation, rééquilibrage géographique de la répartition des œuvres d’art, et de nouveau départ</span></i><span style="font-weight: 400"> ». Une large partie du travail final insiste sur le sens à donner à une restitution définitive des œuvres d’art sur le continent. Cela passe par plusieurs questionnements. </span></p>
<p style="text-align: justify"><b>D’abord</b><span style="font-weight: 400">, une des parties du rapport qui a le plus fait parler d’elle est celle qui revient sur les prix à l’achat des œuvres africaines. Ainsi « </span><i><span style="font-weight: 400">pour un masque zoomorphe de la région de Ségou</span></i><span style="font-weight: 400"> […] </span><i><span style="font-weight: 400">la mission Dakar-Djibouti dépense 7 francs, soit l’équivalent d’une douzaine d’œufs</span></i><span style="font-weight: 400"> », alors que ce même masque était revendu 200 francs en France. Felwine Sarr et Bénédicte Savoy insistent sur la relation inégale qui prévalait lorsque l’essentiel des oeuvres ont été acquises : conquêtes militaires, domination coloniales, ou missions scientifiques. Le nombre d’œuvres africaines en France explose à partir de 1885, ce qui montre bien qu’elles ont été acquises dans un contexte colonial, donc de domination.</span></p>
<p style="text-align: justify"><b>Ensuite</b><span style="font-weight: 400">, le rapport mentionne la nécessité de resocialisation des œuvres d’art sur le continent une fois qu’elles ont été retournées, c’est-à-dire que </span><b>des objets qui datent de plusieurs siècles doivent être reconnectés aux sociétés contemporaines</b><span style="font-weight: 400">. Cela permet de dépasser la question de la simple conservation, qui rend si frileux le public français. Cela permet d’insister sur le rôle social, philosophique et politique d’une oeuvre, et dépasse nombre d’analyses qui se cantonnent au niveau matériel de l’objet.</span></p>
<p><img class=" wp-image-1485 aligncenter" src="https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/01/IMG_7272-300x225.jpg" alt="" width="423" height="317" srcset="https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/01/IMG_7272-300x225.jpg 300w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/01/IMG_7272-768x576.jpg 768w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/01/IMG_7272-1024x768.jpg 1024w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/01/IMG_7272-610x458.jpg 610w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/01/IMG_7272-510x382.jpg 510w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/01/IMG_7272-1080x810.jpg 1080w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/01/IMG_7272-1320x990.jpg 1320w" sizes="(max-width: 423px) 100vw, 423px" /></p>
<p style="text-align: justify"><b>La grande innovation du rapport est d’avoir tiré les conclusions des échecs des démarches précédentes, en identifiant les éléments de blocage à la restitution et en y apportant des solutions. </b><span style="font-weight: 400">Ainsi, le problème juridique de l’inaliénabilité du patrimoine national a donc été directement confronté, et des réponses sur ce même plan y ont été apportées. La solution proposée par le rapport est la mise en place de procédures d’exception, qui se fondent sur des coopérations bilatérales entre la France et les pays demandeurs du retour de leurs œuvres d’art, et l’évolution du droit français concernant l’inaliénabilité du patrimoine, notamment au regard de la condition d’acquisition des oeuvres d’art.</span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Après les considérations historiques, sociales et juridiques, le rapport émet plusieurs schémas de restitution des œuvres, en fonction de leur contexte d’acquisition : certaines œuvres peuvent être restituées dès maintenant, tandis que d’autres doivent être encore l’objet d’études, ou peuvent rester dans les musées ou collections français. </span><b>L’intérêt et la nouveauté du rapport est de faire de la condition d’acquisition le facteur principal dans la décision de restituer ou non une œuvre d’art.</b><span style="font-weight: 400"> De manière très appréciable également, le rapport Sarr Savoy liste une série d’objets pouvant déjà être restitués, comme le sabre d’El Hadj Omar auprès du Sénégal, ou plusieurs statues royales auprès du Bénin.</span></p>
<p><img class=" wp-image-1487 aligncenter" src="https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/01/IMG_7274-300x225.jpg" alt="" width="424" height="318" srcset="https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/01/IMG_7274-300x225.jpg 300w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/01/IMG_7274-768x576.jpg 768w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/01/IMG_7274-1024x768.jpg 1024w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/01/IMG_7274-610x458.jpg 610w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/01/IMG_7274-510x382.jpg 510w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/01/IMG_7274-1080x810.jpg 1080w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/01/IMG_7274-1320x990.jpg 1320w" sizes="(max-width: 424px) 100vw, 424px" /></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Le travail de Sarr et Savoy met en avant les conditions de l’appropriation de ces œuvres et les moyens qui peuvent être mobilisés pour leur retour. Plutôt qu’un guide pratique, il s’agit donc d’un point de départ d’une réflexion plus large. C’est cela qui peut expliquer le décalage entre l’engouement initial pour le rapport, et sa concrétisation finale, finalement un peu décevante sur le plan pratique. </span><b>L’héritage de ce travail commandé par Emmanuel Macron sera donc certainement plus réflexif que dans l’acte même de la restitution.</b><span style="font-weight: 400"> Il montre par exemple comment l’exposition des œuvres en Europe a longtemps construit l’imaginaire sur le continent, et comment elle continue à le faire aujourd’hui. Aussi, en s’intéressant largement aux modalités de prise des œuvres d’art, le rapport incite à déplacer la réflexion de la restitution sur le terrain de la légitimité de l’appropriation, pour souligner le bon sens du retour des œuvres africaines. </span></p>
<p style="text-align: justify"><b>Dès la veille de la sortie du rapport, quelques articles et tribunes essayaient de le décrédibiliser. </b><span style="font-weight: 400">C’est le cas bien sûr de la tribune du <a href="https://www.lepoint.fr/politique/exclusif-ce-que-preconise-le-rapport-sur-la-restitution-des-oeuvres-d-art-a-l-afrique-20-11-2018-2272743_20.php#xtmc=restitution-sarr-savoy&amp;xtnp=1&amp;xtcr=2">Point</a>, présentant de manière rocambolesque ses conclusions (le rapport serait « EXPLOSIF », et se placerait dans le courant américain des études postcoloniales, marotte de l’hebdomadaire et de la presse conservatrice sur de nombreux sujets), puis de l’article <a href="https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/rapport-sarr-savoy-l-acquisition-d-209865">d’Agoravox</a>, qui fait le lien entre Felwine Sarr et les Indigènes de la République. <a href="https://next.liberation.fr/arts/2018/11/20/vers-une-remise-en-etats-des-oeuvres-africaines_1693302">Libération</a> répond très vite à ces tribunes, en dépassionnant le débat et en relevant les propositions concrètes du rapport (ce que ne fait pas la tribune du Point). Stéphane Martin, directeur du Quai Branly et largement cité et impliqué dans le rapport, le dénonçait cependant dans un entretien au <a href="http://www.lefigaro.fr/culture/2018/11/25/03004-20181125ARTFIG00147-338uvres-d-art-africaines-il-y-a-d-autres-voies-que-celle-de-la-restitution.php">Figaro</a> quelques jours suivant sa publication. Le 30 novembre 2018, Felwine Sarr et Benedicte Savoy eux-mêmes entraient dans le débat via une tribune dans <a href="https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/11/30/benedicte-savoy-et-felwine-sarr-restituer-des-uvres-d-art-pour-changer-le-rapport-a-l-autre_5391048_3232.html?fbclid=IwAR3_OrLTsxEHSHOUnAnHGLFOAbIa6k17HJiHBBTjzIJ15c-LEncvgW5-p20">Le Monde</a>. Le supplément Idées du journal daté du 30 novembre est d’ailleurs consacré à ce sujet, et dispose de riches tribunes et analyses.</span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Début décembre, Fewline Sarr répondait aux critiques dans son discours à la jeunesse d’Afrique, lors de l’ouverture du Musée des Civilisation de Dakar. Plus discrètement, le mois de décembre 2018 a surtout laissé la place aux soutiens au rapport Sarr Savoy et aux mesures qu’il préconise, à l’image de l’entretien d’Etienne Minoungou sur <a href="http://africultures.com/29399-2/">Africultures</a>. Une autre tribune dans <a href="https://www.liberation.fr/debats/2018/12/12/une-restitution-qui-s-inscrit-dans-l-histoire_1697468?fbclid=IwAR3Zmy1xOscm9qZ_E3eyaQYN1kqbFckZZQLOWZObeUGliRH1ztUEAy4XKSo">Libération</a> vient replacer le débat sur la restitution dans son cadre historique. Très récemment, au moment de l’écriture de cet article, le <a href="https://www.nytimes.com/2019/01/03/arts/design/african-art-france-museums-restitution.html">New York Times</a> publie un entretien entre Souleymane Bachir Diagne, Cécile Fromont et Toyin Ojih Odutola. Remarquable, cette discussion renverse la perspective en interrogeant le rapport des artistes et auteurs africains avec l’art du continent, dans la continuité de ce que faisait Senghor en considérant l’art comme central dans la négritude, et l’art africain comme philosophie.</span></p>
<p><img class="wp-image-1488 aligncenter" src="https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/01/IMG_7280-300x225.jpg" alt="" width="424" height="318" srcset="https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/01/IMG_7280-300x225.jpg 300w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/01/IMG_7280-768x576.jpg 768w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/01/IMG_7280-1024x768.jpg 1024w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/01/IMG_7280-610x458.jpg 610w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/01/IMG_7280-510x382.jpg 510w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/01/IMG_7280-1080x810.jpg 1080w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/01/IMG_7280-1320x990.jpg 1320w" sizes="(max-width: 424px) 100vw, 424px" /></p>
<p style="text-align: justify"><b>Bien que ses auteurs aient eu l’habileté de prendre Emmanuel Macron au mot en faisant de son discours de Ouagadougou « l’ouverture d’une fenêtre historique », la question reste de savoir si le rapport restera lettre morte (ou ne dépassera pas les quelques dizaines de restitutions très médiatisées), risque inhérent à une politique du « et en même temps » dans le domaine de l’art…</b><span style="font-weight: 400"> Le “rapport sur la restitution du patrimoine culturel africain” a déjà été comparé au rapport Borloo sur les banlieues, classé sans suite par le gouvernement. Espérons que l’ensemble des acteurs sensibles à cette question sauront se mobiliser pour faire du travail de Felwine Sarr, Bénédicte Savoy, et de tant d’autres, une réalité.</span></p>
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		<title>Invisibles, d’Alex Ogou : interroger la violence des bandes dans la société ivoirienne</title>
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		<pubDate>Thu, 08 Nov 2018 16:34:37 +0000</pubDate>
		<dc:creator><![CDATA[Rédaction LGA]]></dc:creator>
				<category><![CDATA[Culture et Société]]></category>
		<category><![CDATA[Alex Ogou]]></category>
		<category><![CDATA[Ayrton Aubry]]></category>
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		<category><![CDATA[Côte d’Ivoire]]></category>
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		<description><![CDATA[Par Zafitiana Cissy et Ayrton Aubry « Seuls les maudits deviennent des INVISIBLES ». L’incipit de la nouvelle série produite par Canal + en Côte d’Ivoire donne le ton du nouveau travail d’Alex Ogou. Invisibles marque dès ses premières images : sur le chemin de leur maison dans le quartier de Yopougon, tard dans la [&#8230;]]]></description>
				<content:encoded><![CDATA[<p style="text-align: justify"><i><span style="font-weight: 400">Par Zafitiana Cissy et Ayrton Aubry</span></i></p>
<p style="text-align: justify"><b>« Seuls les maudits deviennent des INVISIBLES ». L’incipit de la nouvelle série produite par Canal + en Côte d’Ivoire donne le ton du nouveau travail d’Alex Ogou</b><span style="font-weight: 400">. </span><i><span style="font-weight: 400">Invisibles </span></i><span style="font-weight: 400">marque dès ses premières images : sur le chemin de leur maison dans le quartier de Yopougon, tard dans la nuit un jeune couple tombe sur une femme agonisante, la gorge tranchée et dégoulinante de sang. Le spectateur comprend très vite que le crime a été commis par les « microbes ».</span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">A partir de là commence un récit de la vie quotidienne da</span>ns le célèbre quartier ivoirien, que l’on perçoit à travers les expériences de Chaka et sa sœur Hadjara. Âgés de 13 et 17 ans, tous deux cohabitent avec une mère combative et industrieuse, et un père autrefois journaliste mais aujourd’hui impotent, autoritaire et désœuvré. Conscients des difficultés de leurs parents, les deux enfants balancent entre les solutions a priori simples et rapides telles que proposées par les microbes (voie que suit de plus en plus Chaka), et celles honnêtes mais exigeantes (comme le fait Hadjara).</p>
<p style="text-align: justify"><b>Ces contrad</b><b>ictions sont à notre avis la principale qualité de la série, car elles brossent un portrait nuancé et sans jugement sur la société ivoirienne.</b> C’est d’ailleurs la prétention largement répétée par Alex Ogou en projection presse et en interviews, de montrer sans juger les mécanismes et les manifestations de la criminalité à Yopougon, à partir de l’exemple des « microbes ». Les invisibles deviennent alors le sujet principal de la série, ceux que l’on n’entend jamais, et que l’on voit rarement. <b>Qu’est-ce qui peut mener une jeunesse en perte de repères vers la criminalité, et comment s’en sortir ?</b> Telles sont les questions posées par <i>Invisibles</i>. La problématique dépasse d’ailleurs la Côte d’Ivoire : “microbe” vient des bandes du film “La cité de Dieu”, dans des favelas de Rio de Janeiro. Ici l’humiliation vient avec l’invisibilité et la révolte.</p>
<p><img class=" wp-image-1397 aligncenter" src="https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2018/11/MG_42701-300x200.jpg" alt="" width="394" height="262" srcset="https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2018/11/MG_42701-300x200.jpg 300w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2018/11/MG_42701-768x512.jpg 768w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2018/11/MG_42701-1024x683.jpg 1024w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2018/11/MG_42701-610x407.jpg 610w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2018/11/MG_42701-1080x720.jpg 1080w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2018/11/MG_42701-1320x880.jpg 1320w" sizes="(max-width: 394px) 100vw, 394px" /></p>
<p style="text-align: justify"><b>Le réalisateur veut mettre en lumière des vies de familles ivoiriennes déchirées par les chemins qu’ont pris ces enfants poussés dans la criminalité. </b><span style="font-weight: 400">En effet, on peut toujours s’interroger sur les origines d’une telle abjection, comment peut-on à un si jeune âge assassiner de sang froid une personne? Le caractère éminemment impardonnable de l’acte ne devrait tout de même pas faire oublier la responsabilité des figures traditionnelles d’autorité qui ont déserté la vie sociale des “microbes”. D’adultes qui ne se soucient pas d’où et avec qui trainent leur progéniture à l&rsquo;État passif et absent, on voit apparaître toute une chaîne de responsabilités défectueuses. C’est la situation économique des parents qui mène à la déscolarisation de leurs enfants, obligés de grandir trop vite. On peut évoquer ici une scène d’un garçon de 12 ans qui rend visite à “la vieille” et au “vieux” (comprenez ici la mère et le père), contents de le voir parce qu’il leur ramène une liasse de billets et des cadeaux extravagants qu’à son âge il n’aurait eu la possibilité d’acquérir que par le vol. Pourtant les parents ne se triturent pas outre mesure l’esprit pour intervenir dans la vie de  leur fils. </span><b>Alex Ogou, rappelle que c’est cette carence dans l’éducation qu’il faut corriger parce qu’en “Afrique, tout adulte est parent d’un enfant”</b><span style="font-weight: 400">, de ce fait tout le monde est responsable de ce que devient cet adulte en devenir. Il y une certaine désillusion de ce que peut apporter l’Etat dans le discours du réalisateur qui transparaît, puisqu’il n’est là que pour réprimer. Il remet entre les mains de la communauté le devoir et la possibilité de créer son “bon vivre ensemble”. Ainsi cela passerait non seulement, par l’éducation des enfants, mais aussi par la remoralisation des adultes. </span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Un regret cependant, à propos de la mise en scène, et d’un choix de narration en particulier:  la série s’ouvre sur la découverte d’une victime agonisante, suivie d’une scène de protestation des habitants du quartier. </span><b>La question des « microbes » est donc abordée sous l’angle de ses conséquences (dans ce cas négatives), qui plus est à travers une focale sécuritaire.</b><span style="font-weight: 400"> Le premier contact entre le spectateur et le sujet du film lui donne donc dans le meilleur des cas un a priori négatif, dans le pire la volonté d’éradiquer ce phénomène par de fortes mesures sécuritaires. Or, si cette stratégie rhétorique est régulièrement employée par une classe politique intéressée, ce ne sont clairement pas les intentions du réalisateur: il devient contre-productif dans le message qu’il veut faire passer. Une solution – certes moins sensationnelle – aurait pu être d’ouvrir la série sur la fermeture d’une usine, ou le licenciement du père de Chaka et d’Hadjara, pour partir d’une des racines du sujet (le déclassement social, la pauvreté, les valeurs etc.), plutôt que d’une de ses conséquences.</span></p>
<p><img class=" wp-image-1399 aligncenter" src="https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2018/11/MG_4532-300x200.jpg" alt="" width="402" height="268" srcset="https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2018/11/MG_4532-300x200.jpg 300w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2018/11/MG_4532-768x512.jpg 768w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2018/11/MG_4532-1024x683.jpg 1024w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2018/11/MG_4532-610x407.jpg 610w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2018/11/MG_4532-1080x720.jpg 1080w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2018/11/MG_4532-1320x880.jpg 1320w" sizes="(max-width: 402px) 100vw, 402px" /></p>
<p style="text-align: justify"><b>La production d’</b><b><i>Invisibles</i></b><b> révèle toute la complexité du <a href="https://www.facebook.com/flashburkina/posts/332794330830435">débat à propos du statut de l’audiovisuel sur le continent</a>.</b><span style="font-weight: 400"> La série est produite par Canal + Afrique, mastodonte audiovisuel en Afrique, qui y exerce une domination presque sans partage dans la production de série et de fictions, mais aussi de retranscription des événements sportifs. Chaîne dite “à péage” (c’est-à-dire avec abonnement) Canal + draine donc une somme d’argent massive du continent, qui quitte ainsi le circuit économique africain (ou ivoirien, sénégalais etc.). La posture de la branche Afrique du groupe, largement mise en avant par ses communicants, est d’avoir réalisé la série entièrement sur le continent : </span><b>tous les acteurs, les membres de l’équipe technique, le réalisateur, sont ivoiriens ou issus de la sous-région</b><span style="font-weight: 400">, à l’exception d’Arnaud de Buchy, chargé de composer la bande originale. Des compétences sont donc créées en Côte d’Ivoire, et peut-être des vocations provoquées, dont rien ne dit qu’elles resteront éternellement sous le giron de Canal +. Quoi qu’il en soit, cela ne règle pas la question de la diffusion de la série, accessible seulement aux abonnés du groupe français : </span><b>si la production est partagée, les flux monétaires semblent encore une fois bien unilatéraux…</b></p>
<p style="text-align: justify"><b>Finalement, </b><b><i>Invisibles </i></b><b>a déjà conquis son public, car avant sa projection à la télévision, elle a déjà remporté le prix de la meilleure fiction francophone étrangère lors de la 20ème édition du festival de la Fiction de la Rochelle.</b><span style="font-weight: 400"> Cette distinction nous permet de mentionner l’excellent jeu des acteurs, pour la plupart très justes alors que non professionnels. La série est diffusée depuis le 29 octobre sur Canal + Afrique.</span></p>
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		<title>Rafiki, un parcours du combattant</title>
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		<pubDate>Mon, 15 Oct 2018 18:12:36 +0000</pubDate>
		<dc:creator><![CDATA[Rédaction LGA]]></dc:creator>
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					<p style="text-align: justify"><i><span style="font-weight: 400">Par Zafitiana Cissy</span></i></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400"><strong>Depuis plusieurs mois, le film Rafiki secoue la société kenyane</strong>. Il impressionne tant par l’histoire de ses deux héroïnes à l’écran Kena et Ziki, jouées respectivement par Samantha Mugatsia et Sheila Munyiva, que par le parcours qui n’est pas de tout repos de sa réalisatrice Wanuri Kahiu. En avril de cette année, le KFCB (The Kenyan Film Classification Board) l’instance d&rsquo;État instaurée afin “de réguler la création, la diffusion, la possession et l’exposition de films et de<a href="http://www.theeastafrican.co.ke/magazine/KFCB-chief-threatens-cinemas-that-will-screen-Rafiki/434746-4770848-p0n9oz/index.html"> retransmettre des contenus qui promeuvent les valeurs nationales</a>” par le biais de son président Ezekiel Mutua, a décidé de <a href="http://www.theeastafrican.co.ke/magazine/Kenya-bans-lesbian-fiilm-Rafiki-set-to-open-at-Cannes/434746-4533262-11i9gj7/index.html">bannir le film Rafiki</a>. Selon lui, il serait une façon de “légitimer le lesbianisme” car il montre à l’écran deux jeunes femmes qui tombent amoureuses l’une de l’autre et vivent une histoire d’amour discrète dans une société kenyane conservatrice. <strong>Rafiki, qui signifie “amie” en Kiswahili ne s’est donc pas attiré que des partisans</strong>. </span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Le film est une adaptation d’un livre de l’auteure Monica Arac de Nyeko (</span><i><span style="font-weight: 400">Jambula Tree</span></i><span style="font-weight: 400"> sorti en juin 2008) qui lui, n’a pas été censuré dans le pays. Et en mai 2018, le Festival de Cannes invite l’équipe du film à <a href="http://www.theeastafrican.co.ke/magazine/Behind-the-scenes-of-Rafiki-at-Cannes/434746-4580450-y0ahon/index.html">présenter Rafiki dans la sélection <em>Un certain regard</em></a>, faisant de celui-ci le premier film kenyan au mythique festival français de cinéma. </span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400"><strong>De nombreux médias kenyans ont tenu à <a href="https://www.kenya-today.com/opinion/by-spreading-homophobia-and-discrimination-dr-ezekiel-mutua-is-not-fit-to-hold-public-office">pointer du doigt</a> la décision tout à fait arbitraire d’Ezekiel Mutua et son inconstance</strong>, car ceux-ci estiment qu’il est contraire à la Constitution d’interdire aux artistes d’exercer leur droit à la liberté d’expression et surtout de censurer sous des motifs religieux. Le Kenya s’est aussi engagé à reconnaître le droits des personnes LGBTQI comme étant des droits de l’Homme, même si <strong>le président kenyan Uhuru Kenyatta a déclaré en avril 2018 que les droits des minorités sexuelles ne constituaient pas “un problème majeur dans la société kenyane”</strong>. </span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Pour la presse kenyane, cette censure est d’autant plus frustrante et étonnante que quelques semaines avant qu’il ne soit soumis au KFCB pour examen, <a href="https://www.youtube.com/watch?time_continue=10&amp;v=DkJrjURBqWI">son président en avait fait l’éloge à la radio</a>. Des commentaires dithyrambiques </span><span style="font-weight: 400">soulignaient</span><span style="font-weight: 400"> l’apport bénéfique du film pour la culture kenyane. Il disait notamment : “<em>nous voulons que ce film soit notre film</em>” et qu’il fallait célébrer “<em>Wanuri et son équipe</em>”, en estimant que “<em>Rafiki est un reflet de notre société</em>” et qui montre “<em>la réalité de notre époque et des défis auxquels nos enfants font face, spécialement sur la sexualité, ces choses qu’on cache en prétendant qu’elles n’existent pas</em>”. Cependant, quelque temps avant de censurer complètement Rafiki, il exige de sa réalisatrice que celle ci change la fin, en refilmant des scènes car, selon lui les personnages ne montrent pas assez de “remords”. Wanuri Kahiu refuse car son but était de faire un “film joyeux et qui se termine joyeusement”. On comprend d’autant plus son refus que ses personnages sont malmenés tout au long du film, d’abord par des remarques homophobes, puis par l’agression très violente d’une foule en colère, galvanisée par les commères de la ville. <strong>La pointe d’espoir et d’amour à la fin du film est donc salutaire tant pour le public que sa réalisatrice</strong>. </span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400"><strong>Et il semblerait que sa détermination et sa ténacité aient payé, puisque le KFCB, contraint par <a href="http://www.mediamaxnetwork.co.ke/468345/movie-director-sues-kfcb-for-banning-rafiki/">une décision de justice</a>, a dû lever temporairement la censure</strong> pour que Rafiki soit éligible dans la catégorie du Meilleur film étranger aux Oscars. <a href="http://www.kbc.co.ke/controversial-lesbian-movie-rafiki-opens-in-nairobi/">Le public kenyan a donc pu découvrir pour la première fois l’objet qui cristallise toutes les crispations et polémiques</a>. Du 23 au 29 septembre, une semaine durant donc, les salles de cinéma ont été prises d’assaut, non seulement par des militants LGBTQI kenyan, mais le public cinéphile lambda. Cela montre que quand on laisse le choix aux personnes, celles-ci sont tout à fait capables de savoir ce qu’elles veulent voir dans l’espace culturel public et force est de constater que ces projections n’ont pas (encore) détruit les fondations de la société kényane. </span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400"><strong>Le film est d’autant plus important dans sa portée qu’il représente à l’écran un couple qui ne soit pas hétéronormé et devient malgré lui une oeuvre porteuse d’espoir pour les activistes LGBTQI kenyans</strong>. Celles et ceux dont l’existence constitue une invalidation du modèle patriarcal traditionnel, au Kenya comme en Europe, et qui se battent pour les uns contre des <a href="https://edition.cnn.com/2018/09/11/asia/british-empire-lgbt-rights-section-377-intl/index.html">lois homophobes de l’époque coloniale</a> et <a href="https://www.liberation.fr/france/2018/10/03/pour-le-conseil-d-etat-refuser-une-pma-a-des-lesbiennes-n-est-pas-discriminatoire_1682841">les autres pour plus d’égalité</a>. Ce combat concerne le Nord comme le Sud même si le récit médiatique en Occident de la censure du film est largement empreint d&rsquo;homonationalisme. Cette notion a été théorisé par l’américaine Jaspir K. Puar et correspond à la construction d’un discours qui établit les nations occidentales comme des hauts lieux du progressisme sexuel et fait </span><i><span style="font-weight: 400">a contrario</span></i><span style="font-weight: 400"> du Sud global des sociétés barbares et incapables de respecter le droits des homosexuels et des femmes. La version extrême de cet homonationalisme étant l’impérialisme militaire de ces pays. </span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400"><strong>Même si la phrase “Ovationné à Cannes, interdit au Kenya” de l’hebdomadaire Télérama semble anodine, la vision binaire qu’elle imprime dans l’esprit du public ne rend pas justice à la complexité de la société kenyane</strong> qui après tout, comme toute société,  est traversée de luttes et donc aussi de <a href="https://transgender.or.ke/wp-content/uploads/2018/02/Are-transgender-and-gay-people-criminalized-in-Kenya.pdf">victoires pour les personnes concernées</a>. On ne peut nier que l’attention internationale que le film a réussi à polariser a contribué à son succès et a fait ainsi du cinéma kenyan un produit qui s’exporte ayant été adoubé à Cannes. </span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Quant à nous, à La Grande Afrique, nous ne pouvons que vous conseiller d’aller au plus vite regarder le film dans votre cinéma le plus proche et soutenir l’expression artistique de Wanuri Kahiu, une réalisatrice à suivre. En cette saison automnale, rien de tel qu’un film d’amour pour consoler les cœurs, même les plus tristes.</span></p>
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		<title>Ouaga Girls : un portrait réaliste d’apprenties mécaniciennes au Burkina Faso</title>
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		<pubDate>Fri, 20 Jul 2018 18:24:48 +0000</pubDate>
		<dc:creator><![CDATA[Léonard Colomba-Petteng]]></dc:creator>
				<category><![CDATA[Culture et Société]]></category>
		<category><![CDATA[Ayrton Aubry]]></category>
		<category><![CDATA[Burkina Faso]]></category>
		<category><![CDATA[Cinéma]]></category>
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		<category><![CDATA[mécanique]]></category>
		<category><![CDATA[Ouaga Girls]]></category>
		<category><![CDATA[Theresa Traoré Dahlberg]]></category>
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					<p><em>Par Ayrton Aubry.</em></p>
<p style="text-align: justify"><strong>Sorti en salle en mars 2018 en France, le documentaire <em>Ouaga Girls</em> avait obtenu un petit succès à Paris, et eu une diffusion dans plusieurs salles de cinéma, un mois durant. Il était de nouveau projeté à l’occasion du<a href="http://www.lesecransdeparis.fr/portail/article/45035/baatou-africa-le-festival-des-documentaires-africains"> festival Baatou Africa</a> du documentaire africain, entre le 7 et le 10 juin 2018 au cinéma le Reflet Médicis. Il reste malheureusement difficilement accessible depuis lors.</strong></p>
<p style="text-align: justify">Premier long-métrage documentaire de la réalisatrice <strong>Theresa Traoré Dahlberg</strong>, <em>Ouaga Girls</em> suit une classe de femmes dans leur dernière année de formation de mécaniciennes au <strong>centre féminin d’initiation et d’apprentissage aux métiers</strong> (CFIAM). L’objet du documentaire est de montrer les pratiques féminines d’un métier habituellement exercé par des hommes, au Burkina Faso.</p>
<p style="text-align: justify">Plusieurs aspects de l’année scolaire sont représentés, entre les cours théoriques d’économie, d’histoire, d’éducation civique, les séances pratiques sur les voitures à réparer&#8230;Les étudiantes sont aussi filmées dans leurs interventions sur le terrain, lorsque des clients appellent leur école pour venir réparer la carrosserie d’une voiture. D’autres instants de vie sont aussi représentés, lorsque les femmes rentrent chez elles le soir, arrivent à l’usine en vélo, ou sortent danser entre elles dans la semaine. <strong>Ces images, comme l’enregistrement d’une musique chantée par une élève dans un studio, font des élèves des femmes ordinaires, et non des héroïnes.</strong></p>
<p style="text-align: justify">La caméra suit l’une d’elle lors d’un entretien pour un stage de fin d’étude, où l’on rencontre une ancienne élève. Cette dernière raconte <strong>les difficultés d’être « une femme dans un métier d’homme »</strong>, notamment pour ce qui concerne l’avancement professionnel. D’autres obstacles sont représentés, comme cette élève qui tombe enceinte quelques mois avant la fin de l’année, ou une autre qui veut arrêter la formation pour devenir secrétaire.</p>
<p style="text-align: justify">Theresa Traoré Dahlberg filme de manière touchante les élèves dans leurs pauses, leurs cours, leurs discussions au sein du centre de formation, et les événements qu’elles organisent en dehors. <strong>La réalisatrice les replace dans un contexte politique de manière subtile et intéressante</strong>, d’abord par une mention du programme de Thomas Sankara dans l’un des cours (Sankara avait mis en place de larges programmes de promotions de la femme au Burkina Faso), ensuite par l’apparition d’affiches électorales, enfin par la mention de la récente chute de Blaise Compaore à la radio.</p>
<p style="text-align: justify"><strong>Même si cet aspect a été critiqué par la presse, nous soulignons la qualité de certaines images du film documentaire, qui lui donnent une certaine poésie</strong>. La scène où deux étudiantes partent nettoyer une carrosserie de voiture et reviennent à l’arrière d’un pick-up, tournée au ralenti et dans une lumière éblouissante marque par exemple profondément le spectateur. En plus de donner une qualité artistique au documentaire, ce parti pris va dans le sens du propos du film, et donne une image valorisante du groupe de femmes futures mécaniciennes suivi dans le récit. La dernière scène, qui suit la cérémonie de diplomation, fait ainsi presque penser à un <em>feel-good movie</em>. Certains choix de mise en scène sont aussi lourds de sens, comme lorsque les filles sortent danser, et s’attablent au pied d’un mur où sont représentées des femmes dénudées, ce qui représente le décalage entre leur apprentissage et leur condition de femme.</p>
<p style="text-align: justify"><em>Ouaga Girls</em> affirme vouloir aller à l’encontre des clichés, en montrant des femmes devenant mécaniciennes. C’est ici que selon nous une des faiblesses du documentaires apparaît : les élèves sont systématiquement (à une exception près, au début du documentaire) présentées en train de laver ou repeindre les carrosseries, ce qui est l’activité la moins « virile » du métier de mécanicien. Les autres travaux, comme le remplacement d’un moteur, ou le travail sur la taule, s’ils sont évoqués, ne sont jamais montrés. En ce sens, le document ne va pas aussi loin qu’il aurait pu dans la déconstruction des clichés.</p>
<p style="text-align: justify"><strong>Ce qui constitue à nos yeux le fait le plus marquant du documentaire, et son point positif dans le message qu’il cherche à passer (les femmes sont tout à fait capables de faire un métier de mécanicienne), et qu’il dépeint ses sujets comme des femmes ordinaires, et non comme des héroïnes</strong>. Dans la dernière année de leur formation, les étudiantes sont en proie au doute, certaines veulent arrêter par crainte de ne pas être acceptées par leur mari, d’autres du fait du manque d’opportunités professionnelles pour une femme. Pourtant elles continuent, en se supportant mutuellement. C’est en effet bien parce qu’elles ne sont pas seules, et qu’elles sont déterminées, qu’elles obtiennent finalement toutes leur diplôme.</p>
<p style="text-align: justify">C’est ce qui peut expliquer les scènes chez la psychologue, où les élèves expriment leurs difficultés dans la vie quotidienne et vis-à-vis du futur qu’elles envisagent, avec ou sans le métier de mécanicienne. Aussi, les étudiantes sont montrées en train de s’ennuyer lors de leurs cours théoriques, ce qui traduit bien la volonté de la réalisatrice de ne pas en faire des héroïnes, mais des jeunes burkinabées ordinaires, avec leurs faiblesses.</p>
<p style="text-align: justify">On ressort ragaillardi du visionnage de <em>Ouaga Girls</em>, en s’interrogeant si depuis 2014-2015 (l’année du tournage), les élèves ont pu trouver du travail, ou ouvrir leur propre garage, pour « avoir des hommes qui travaillent pour elles », comme l’explique une des protagonistes du film. <strong>C’est aussi une autre image de l’Afrique de l’Ouest qui est présentée loin des clichés habituels du patriarcat (représenté ici, mais pas en tant que cadre interprétatif de la société burkinabée) ou de la pauvreté</strong>.</p>
<p style="text-align: justify"><em>NB : le visionnage de ce film a été possible grâce au<strong> <a href="http://www.cinewax.org/">pass Cinewax</a></strong>, qui offre des réductions toute l’année sur les films africains diffusés à Paris, ainsi que dans beaucoup de boutiques au sein de la capitale. Plus d’informations ici.</em></p>
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		<title>KASUMAY &#8211; Mention spéciale du Prix Alioune Diop</title>
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		<pubDate>Thu, 05 Apr 2018 16:45:44 +0000</pubDate>
		<dc:creator><![CDATA[Léonard Colomba-Petteng]]></dc:creator>
				<category><![CDATA[Culture et Société]]></category>
		<category><![CDATA[ASPA]]></category>
		<category><![CDATA[Culture]]></category>
		<category><![CDATA[Florian Bobin]]></category>
		<category><![CDATA[Littérature]]></category>
		<category><![CDATA[Prix Alioune Diop]]></category>

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		<description><![CDATA[La première édition du Prix Littéraire Alioune Diop de l’ASPA s’est achevée dimanche 18 mars. Des dizaines de nouvelles, contes et poèmes nous ont été soumis. Le jury a particulièrement apprécié la nouvelle proposée par Florian Bobin intitulée "Kasumay, Que la paix soit sur toi".]]></description>
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					<p style="text-align: justify"><em>La première édition du <strong>Prix Littéraire Alioune Diop de l’ASPA</strong> s’est achevée dimanche 18 mars. Des dizaines de nouvelles, contes et poèmes nous ont été soumis. Le jury – composé de 5 membres de notre rédaction et présidé par l’écrivain Mohamed Mbougar Sarr – a fait un choix difficile.</em><em></em></p>
<p style="text-align: justify">Une mention spéciale du jury a été attribuée à M. <strong>Florian Bobin</strong>, pour sa nouvelle intitulée « <strong>Kasumay, Que la paix soit sur toi »</strong>.</p>
<p style="text-align: center"><strong>Kasumay</strong><br /><strong> Que la paix soit sur toi</strong></p>
<p style="text-align: justify"><strong>« Kajandu ábunteliit” (La pelle ne déçoit pas, proverbe diola)<br /></strong></p>
<p style="text-align: justify">Depuis qu&rsquo;elle est petite, on le lui répète. Nialine l&rsquo;a compris : le travail paye, la pelle ne déçoit pas. Elle a repris les cours depuis deux semaines. La pluie s&rsquo;est estompée mais les herbes hautes gardent leur vert étincelant. En juin, elle est censée passer son examen de fin d&rsquo;études. Et cette année, il ne peut pas être repoussé. Une nouvelle année blanche finira par la dissuader : les grèves incessantes lui ont coûté l&rsquo;année précédente et ont brisé son rêve de devenir sage-femme dès ses vingt-et-un ans. Mais elle adore les enfants, c&rsquo;est ce qui la motive à poursuivre. Nialine aimerait même en avoir trois : deux filles et un garçon. Pour elle, c&rsquo;est simplement une question de rééquilibrage, après dix-huit années passées dans un foyer à majorité masculine.</p>
<p style="text-align: justify">« Nialine, <em>ubil</em> ! » (viens). Sa mère a besoin d&rsquo;aide pour accrocher les habits humides sur les rebords du mur de briques qui sépare la demeure de l&rsquo;axe principal du village. Tous les samedis, en finissant, elle a l&rsquo;habitude de prendre son petit sac à dos pour y mettre un des <em>tapalapas</em> du matin avant de courir en direction de l&rsquo;océan. Toutes les semaines, elle arpente de nouveaux coins : ce jour-là, Nialine est décidée à aller rendre visite aux riziculteurs qui sont en pleine récolte. L&rsquo;hivernage est passé et cette saison s&rsquo;annonce particulièrement riche. Ce rituel du samedi après-midi lui permet de s&rsquo;échapper avant que le soleil ne se couche. Elle s&rsquo;évade quelques heures autour du village. Devant un tel paysage, elle reste toujours aussi émerveillée : des kilomètres de verdure, une mare statique et muette, des bourrelets de sable imprévisibles, de hauts palmiers dont le houppier lui rappelle la chevelure des hommes de la plage. Nialine se sent chez elle.</p>
<p style="text-align: justify">A contre-jour, elle aperçoit une silhouette qui se rapproche, lentement. C&rsquo;est Niankou, le meilleur ami du grand frère de son père. « <em>Kasumay</em> ?  » (comment ça va) s&rsquo;exclame-t-il d&rsquo;une voix affaiblie. Avant de répondre, Nialine attend toujours quelques secondes ; elle ne peut s&#8217;empêcher de s&rsquo;émouvoir à chaque fois. Pour elle, ces trois syllabes suffisent à lui rappeler toute son enfance dans sa belle région, où la paix règne et où les seuls combats sont entre les pirogues de pêche et les vagues de l&rsquo;océan. Apparemment, elle doit faire attention aux rebelles.</p>
<p style="text-align: justify"><em>De toute façon, ils sont à l&rsquo;Est. Et elle n&rsquo;aime pas ce terme. S&rsquo;ils se battent, il doit bien y avoir une raison.</em><br /> On lui a longtemps dit que les frontières n&rsquo;avaient pas grand sens. Ses ancêtres ne faisaient pas la distinction entre les deux côtés de ce nouveau tracé. Parfois, Nialine s&rsquo;amuse même à s&rsquo;allonger sur la plage, tel un ange, pour que le côté gauche de son corps soit en dehors du pays.<br /> « <em>Kasumay keb</em> » (ça va bien) répond-elle discrètement.<br /> &#8211; « <em>Kate bolul ?</em> » (comment va la famille ?)<br /> &#8211; « <em>Kuku bo !</em> » (elle va bien !)<br /> &#8211; « <em>Yo, ujow kasumay</em> , Nialine » (D&rsquo;accord, bonne route, Nialine)<br /> &#8211; « <em>Yo, bo nake</em> » (Oui, à bientôt).<br /> D&rsquo;habitude, elle ne croise pas grand monde à cette heure-ci. Mais quand cela lui arrive, il est coutume de s&rsquo;arrêter et de demander des nouvelles des uns et des autres ; la santé, les affaires, les récoltes. Surtout quand il s&rsquo;agit d&rsquo;un aîné. Entretenir une bonne relation avec eux, c&rsquo;est s&rsquo;assurer de rentrer en contact avec les ancêtres.</p>
<p style="text-align: justify">Il commence à se faire tard et Nialine se redirige vers le centre du village. Le soleil n&rsquo;est plus qu&rsquo;une tâche orange quasi engloutie. Son père n&rsquo;est pas encore de retour, mais elle l&rsquo;attend pour préparer le repas du soir avec sa mère. Les poissons se font de plus en plus rares depuis que les chalutiers étrangers se sont multipliés. A la même période il y a quelques années, son père attrapait régulièrement des dorades grises et parfois même des carpes rouges. Aujourd&rsquo;hui, c&rsquo;est du capitaine. Et seulement quand il y en a. La mère de Nialine s&rsquo;assied quelques minutes avant que son mari ne rentre. Elle aussi est levée depuis que le soleil est debout. Sa voisine Ayimpen lui avait demandé, la veille, si elle pouvait lui apporter un coup de main pour la récolte du riz, sur sa petite parcelle non loin du village : « <em>kajom mambujeenu ja panuwaña</em> » (demain, si par quelque miracle tu viens, nous cultiverons, ensemble) lui avait-elle proposé, d&rsquo;un ton légèrement incertain. Elle lui a promis de partager les fruits de leur dur labeur, en cette riche période de <em>kawengenak</em> (période des récoltes de riz après la saison des pluies, entre octobre et décembre). Le grenier à riz de chez Nialine ne peut de toute façon plus soutenir les repas de la semaine suivante. Le regard fuyant, la mère serre avec intensité un bout de tissu, qu&rsquo;elle a entouré autour de sa main droite. Sa paume est légèrement égratignée ; par mégarde, la pointe de la faucille d&rsquo;Ayimpen, en pleine action, est venue caresser la cavité de l&rsquo;extension de son bras.</p>
<p style="text-align: justify">Le père de Nialine à peine arrivé, il pose les deux capitaines de taille moyenne sur la table et s&rsquo;affale sur son lit.<br /> <em>Les journées en novembre sont longues.</em></p>
<p style="text-align: justify">Une fois les poissons grillés, Nialine met la table et rajoute un peu d&rsquo;huile de palme dans le creux entre le rebord de l&rsquo;assiette et les grains de riz brun. C&rsquo;est sa mère qui a extrait, au pilon, la pulpe du fruit des palmiers situés au bas-côté de l&rsquo;axe principal du village. Le <em>kaldou</em> est prêt.<br /> « Diokine, <em>ukan tiab</em> ! » (fais vite) lance-t-elle à son mari.<br /> &#8211; « <em>Ahe, ahe, kon tinok</em>.  » (oui, oui attends un instant)<br /> Nialine sort sa tête de la cuisine. Le soleil l&rsquo;a laissée. <em>Balaab bujujut</em> (Il se fait tard).<br /> <em>Les journées en novembre sont longues.</em></p>
<p style="text-align: justify"><strong>“<em>Butumi bumiño, samin iroŋ</em>” (Peu importe que je donne du bec par terre, pourvu que je vive, proverbe diola)<br /></strong></p>
<p style="text-align: justify">Le lendemain, c&rsquo;est le grand jour. Chaque premier dimanche du mois, le mbaapat est organisé dans le village de Nialine. Les habitants s&rsquo;apprêtent de leurs plus beaux habits pour rejoindre le centre du village et participer à la fête. Avant que les combats ne démarrent, la tradition veut que les festivités commencent dès le matin, avec des cantiques et des danses censés purifier et éliminer tout mauvais sort. La lutte est plus qu&rsquo;une simple pratique sportive, elle a une dimension mystique. Les bombolong qui rythment les chants sont taillés dans des fromagers, imposants et sacrés. Leur son est si puissant qu&rsquo;il fait vibrer les murs de la maison de Nialine. Leur profondeur transcende. Elle se fait porter par ces sonorités qui abritent tout le sens de la Casamance. La force du soleil rend le sable jaune, presque immaculé. Mais les grains ne peuvent résister à la force de ces pieds qui les dispersent et bouleversent l&rsquo;ordre établi.</p>
<p style="text-align: justify">Ce sont ceux d’un jeune homme musclé au visage finement tracé, l&rsquo;espoir du village pour remporter le championnat cette année. Quelques gouttes de sueur coulent le long de ses tempes et, s&rsquo;écrasant unes par unes sur le sol, se noient dans la terre brûlante. Le combat commence. Nialine a un pressentiment que le jeune sortira vainqueur de la confrontation. Il a quelque chose en plus et lui inspire confiance. Après une dure demie heure, son adversaire finit par tomber au sol, sur son dos, et doit concéder la défaite. Le vainqueur sent rapidement tous ses proches se ruer vers lui et exploser de joie. Son dernier combat remontait à plus d&rsquo;un an. Sa blessure au genou l’avait contraint d&rsquo;arrêter la lutte depuis. Mais il est revenu aussi fort que Mohamed Ndao, son idole. En se dirigeant vers lui pour le féliciter, Nialine n&rsquo;en croit pas ses yeux.<br /> <em>C&rsquo;est Yafaye. Lui.</em></p>
<p style="text-align: justify">Il était dans sa classe l&rsquo;année précédente. Au fond de la salle et muet pendant des heures, il a toujours cultivé un certain mystère. Nialine ne parvient pas à exprimer ce qu&rsquo;elle ressent pour lui. Ils n&rsquo;étaient pas véritablement amis ni même proches, mais rentraient parfois de l&rsquo;école ensemble, à pied. Il lui arrive, justement, de rêver de ce long chemin parcouru avec lui, sur cette route goudronnée depuis peu. Ils y trouvaient de tout. Des jeunes mères de retour du puits – bébé enroulé d&rsquo;un épais pagne jaune et rouge sur le dos et bassine d&rsquo;eau sur la tête –, des chantiers de construction inachevés ou encore des <em>boutiques d&rsquo;alimentation</em> au toit d&rsquo;aluminium fin. Elle s&rsquo;en souvient comme si c&rsquo;était la veille. Il lui racontait comment il voulait en finir avec l&rsquo;école pour arriver jusqu&rsquo;au bout de son rêve : devenir lutteur. Tous les matins, il s&rsquo;entrainait seul sur la plage, avec l&rsquo;écume des vagues comme seul spectateur. Mais après une première tentative infructueuse l&rsquo;année d’avant, celle-là s&rsquo;était avérée être une année blanche. L&rsquo;examen de fin d&rsquo;études n&rsquo;avait plus aucun sens, vu l&rsquo;absentéisme professoral et les grèves à répétition.</p>
<p style="text-align: justify">Nialine n&rsquo;ose pas lui demander s&rsquo;il rentre définitivement au village, lui qui est allé tenter sa chance à Ziguinchor. Elle ne sait pas trop ce qu&rsquo;il y fait, mais il doit bien se débrouiller d&rsquo;une manière ou d&rsquo;une autre. Intimidée, elle murmure doucement « <em>ujow kasumay</em> » (d&rsquo;accord, bonne route), auquel Yafaye répond : « <em>bo nake</em>, Nialine » (oui, à bientôt, Nialine). Il se souvient de son prénom.</p>
<p style="text-align: justify">Cela fait deux semaines que Yafaye est introuvable, depuis le <em>mbaapat</em>. Il a dû prendre la route. Avant de partir à l&rsquo;école, la mère de Nialine la retient quelques minutes et lui demande de faire attention. Selon sa cousine qui habite vers l&rsquo;intérieur, les rebelles se dirigeraient apparemment vers Oussouye.<br /> <em>De toute façon, ils sont à l&rsquo;Est. Et elle n&rsquo;aime pas ce terme. S&rsquo;ils se battent, il doit bien y avoir une raison.</em><br /> Sur son chemin, elle pense à ce que sa mère lui a dit. Elle a du mal à comprendre pourquoi les combats continuent. Cela fait plus de dix ans maintenant. En plus, elle n&rsquo;en a jamais vu un de rebelle. A quoi ressemblent-ils ? Sont-ils comme elle ? Nait-on rebelle ? Tout est flou dans sa tête. Elle se souvient juste d&rsquo;une fois, où deux hommes aux mallettes étaient venus parler au chef du village. Leur cortège de quatre-quatre et leurs lunettes de soleil la font encore sourire. Ils ne sont pas du même monde, eux.</p>
<p style="text-align: justify">Devant l&rsquo;entrée de l&rsquo;école, des chaises et des tables sont rassemblées les unes empilées sur les autres, pour empêcher le passage. Nialine entend un groupe d&rsquo;hommes parler en Diola. Ce ne sont pas ses professeurs. Et ce n’est pas la voix du responsable de l&rsquo;établissement. Elle longe, accroupie, le barrage et positionne son dos sur le mur entre l&rsquo;entrée principale et la petite porte en fer adjacente. Nialine pose ses genoux et ses mains sur le sol pour mieux voir à l&rsquo;intérieur. Les hommes sont dans la cour centrale, entre les deux petits bâtiments de l&rsquo;école. Ils sont quatre. Elle arrive à voir leurs visages sauf pour un, dont elle n’aperçoit que le dos. L&rsquo;homme au centre, qui paraît être le chef, est le seul avec un casque et un uniforme de combat. Les autres ont des bottes et des pantalons camouflages mais sont têtes nues, en débardeur. Ce sont bien les rebelles.</p>
<p style="text-align: justify"><em>De toute façon, ils sont à l&rsquo;Est. Et elle n&rsquo;aime pas ce terme. S&rsquo;ils se battent, il doit bien y avoir une raison</em>, s&rsquo;est-elle convaincue depuis qu&rsquo;elle en entend parler. Mais la réalité du conflit est autre désormais. Ils sont venus jusque chez elle.</p>
<p style="text-align: justify">Ils semblent retenir quelqu&rsquo;un. Les hommes armés lui reprochent d&rsquo;avoir pris de l&rsquo;argent des hommes aux mallettes et d&rsquo;avoir trahi la cause. Le commandant met un coup de pied violent dans le dos du captif : sa monture de lunettes tombe au sol et se fissure. Le seul enseignant de l&rsquo;école aux verres ronds, c&rsquo;est Monsieur Sagna, le professeur de sciences de Nialine. Alors que les hommes commencent à chantonner des paroles habituellement réservées aux cérémonies d&rsquo;enterrement, Nialine sort de sa cachette et hurle : « <em>hani</em> ! » (non !). Aussitôt, l&rsquo;homme de dos se retourne et se plante, sans voix, devant la jeune femme.<br /> <em>C&rsquo;est Yafaye. Lui.</em></p>
<p style="text-align: justify">Avait-il donc menti à ses parents, et à Nialine, quand il leur avait dit qu&rsquo;il était à <em>Sijicoor</em> (Ziguinchor) depuis le début de la saison des pluies ? Qu&rsquo;avait-il bien pu se passer pour qu&rsquo;il revienne sur les lieux de son enfance, kalachnikov en main, et s&rsquo;apprête à donner la mort à son ancien enseignant ?<br /> « <em>Aw, ubil, ukan tiab </em>! » (toi, viens, fais vite !) s&rsquo;exclame le chef. En s’approchant lentement du groupe, elle fixe Yafaye du regard. Il ne parvient pas à lever la tête pour affronter son jugement.<br /><em> Il n&rsquo;a tué personne, pourtant.</em></p>
<p style="text-align: justify">Le commandant allonge son bras autour de l&rsquo;épaule de Nialine et lui chuchote : « <em>kasafi</em> ?  » (quel est ton nom de famille). Ses yeux restent fixés sur le fusil de Yafaye. Elle a toujours du mal à concevoir qu&rsquo;ils aient pu faire cela. Son école a été prise d&rsquo;assaut <em>pim</em> (tôt dans la journée) alors que seuls le chef d&rsquo;établissement et Monsieur Sagna s&rsquo;y trouvaient. Nialine comprend bien que le premier n&rsquo;est plus parmi les vivants et que son professeur a tenté de résister. « <em>Kasafi, aarom</em> ? » (quel est ton nom de famille, ma femme). Elle n&rsquo;ose pas répondre. Nialine se rend compte que l&rsquo;homme ne vient pas de l&rsquo;Est, mais de chez elle. Elle a appris le Diola-fogny pour pouvoir se faire comprendre dans le reste de la région, mais lui mélange les deux. Elle préfère se laisser mourir plutôt que d&rsquo;avoir la disparition des membres de sa famille sur la conscience. Surtout que le commandant sent le <em>buñuk</em> (vin de palme, issu de la fermentaton de la fève des palmiers à huile).</p>
<p style="text-align: justify">« <em>Usaho , fankareŋ</em> » (fais doucement, chef), lance Yafaye, qui ne sait plus quoi penser ni faire. Il ne croyait pas que cela irait si loin. On lui avait promis de l&rsquo;envoyer en Europe simplement en échange de son aide pendant quelques mois. Pour atténuer la pression, il propose de libérer le <em>aníne</em> (homme) et de garder la <em>ajaŋa</em> (femme). Dans un premier temps réticent, le chef retire son bras de l&rsquo;épaule droite de Nialine et fait signe à ses hommes de relâcher le traitre. Suivant les ordres, ils soulèvent leurs pieds de la colonne vertébrale de Monsieur Sagna. A peine levé, ils le poussent en dehors de la cour, en direction de la route, et l&rsquo;insultent jusqu&rsquo;à ce qu&rsquo;ils le perdent de vue. « <em>Agaajoor, agáw</em> ! » (traitre, lâche !).<br /> Nialine et Yafaye sont dans la forêt, non loin de Ziguinchor, depuis trois jours maintenant. Elle a encore du mal à croiser son regard.<br /> <em>Il n&rsquo;a tué personne, pourtant.</em></p>
<p style="text-align: justify">Les autres sont allés acheter des provisions pour les jours à venir, à la <em>boutique d&rsquo;alimentation</em> de l&rsquo;autre côté de la route. Le <em>fankareŋ</em> (chef) fait signe à Yafaye de traverser et de les rejoindre, tout en gardant un œil attentif sur la fille. Depuis quelques jours, il se moque de ses cheveux crépus. Il la traite de <em>aníne</em> (homme). Mais cela ne lui fait rien. Elle n’a pas besoin de lui pour savoir ce qu&rsquo;elle vaut. A mi-chemin, Yafaye, troublé par le terrible silence que Nialine lui impose, ne voit pas la voiture de police s&rsquo;approcher de lui. Les mères du village, inquiètes, avaient demandé à ce qu&rsquo;une enquête soit menée pour retrouver la jeune femme. Commençant à rebrousser chemin, elle se redirige vers les bois. Le jeune homme, maladroit, trébuche. Ils sont trop proches. Il sait que c&rsquo;est fini et qu&rsquo;il n&rsquo;ira pas en Europe. Ira-t-il même là-haut, dans l&rsquo;<em>emite</em> (ciel)? Les ancêtres l&rsquo;accueilleront-ils ? Yafaye pense à son village et ferme les yeux. A sa gauche, la <em>boutique d&rsquo;alimentation</em> d&rsquo;où se sont enfuis les autres. A sa droite, les traces poussiéreuses des chaussures de Nialine, qui a réussi à s&rsquo;échapper. En manque de souffle alors qu&rsquo;elle poursuit, encore et toujours sa course, Nialine entend au loin un éclat assourdissant, qui transperce ses tempes.<br /><em> Il n&rsquo;a tué personne, pourtant.</em></p>
<p style="text-align: justify"><em><strong>“Burok ájuusariit atao” </strong></em><strong>(Le travail nourrit toujours son homme, proverbe diola).<br /></strong></p>
<p style="text-align: justify">Nialine est à Ziguinchor depuis trois ans. La chaleur y est difficilement soutenable. Même avec le ventilateur dans la salle de classe, les étudiants ont du mal à enchainer deux heures de cours sans sortir prendre l&rsquo;air.<br /><em> Il ne lui reste plus que quelques jours avant de devenir sage-femme.</em></p>
<p style="text-align: justify">Son rêve était d&rsquo;aller étudier en France, mais quitter son pays aurait été trop dur. La ville est déjà assez dépaysante. Tout y est si différent : le marché, les ronds-points, le port, les gens. Comment arrivent-ils à passer toute leur vie loin des rizières et du bois sacré ? Nialine, elle, habite chez une de ses tantes qui s&rsquo;y est installée pour développer son commerce de tissu avec la capitale des hommes aux mallettes. Son père ne voulait pourtant pas qu&rsquo;elle parte seule à la ville. Il lui disait qu&rsquo;elle devait rester à la maison, après sa réussite aux examens de fin d&rsquo;études, aider sa mère. Mais, elle, ne voulait pas. Elle avait un rêve et il devait se réaliser.</p>
<p style="text-align: justify">Tous les jours, pour aller en cours, elle longe la façade de la gare maritime. A chaque fois, elle reste bouche bée face à une telle concentration humaine. Même chez elle, lors des fêtes, l&rsquo;espace n&rsquo;était jamais aussi bondé. Cette fois-ci, elle n&rsquo;y est pas pour observer la foule, mais pour rejoindre Dakar. Elle y a été invitée pour le week-end, afin de participer à une grande cérémonie de remise des diplômes, qui concrétisera son nouveau statut professionnel.<br /><em> Il ne lui reste plus que quelques jours avant de devenir sage-femme.</em></p>
<p style="text-align: justify"><strong>“Buloŋ bajuumiñ, eket buiba” (Vivre c&rsquo;est voir le malheur, mourir c&rsquo;est se reposer, proverbe diola).<br /></strong></p>
<p style="text-align: justify">« Nialine Diatta ». Le contrôleur à l&rsquo;entrée du navire sourit.<br /> Il est midi. C&rsquo;est un jeudi. Elle devrait arriver à l&rsquo;aube le lendemain matin. Un grand oncle qui l&rsquo;héberge, pour son passage de quelques jours, a prévu de lui faire visiter la Medina, le phare des Mamelles et cette fameuse Maison des esclaves sur l’île de Gorée. Heureusement que la liaison maritime entre les deux villes a repris depuis deux semaines. Sinon, elle aurait manqué son couronnement. Avec ses cours, le manque de moyens et l&rsquo;état dégradé de la route entre Sijicoor et chez elle suite à des semaines de pluie d&rsquo;une rare intensité, cela fait presque deux ans que Nialine n&rsquo;est pas rentrée. Mais son retour est prévu pour mercredi.</p>
<p style="text-align: justify">Il est 13:30, le navire quitte Ziguinchor. Depuis qu&rsquo;elle y habite, le <em>fankareŋ</em> (chef) des hommes aux mallettes a changé. Il a promis de régler le conflit en cent jours. Rien ne semble pourtant avoir changé. Nialine espère se tromper.</p>
<p style="text-align: justify">Il est 17:00. Après une escale à Karabane, elle a le sentiment de revivre la scène du port. Tout ce monde concentré en un si petit espace. Comment un bateau aurait-il pu être conçu avec si peu de places assises s&rsquo;il avait vocation à en accueillir le triple ? Après tout, c&rsquo;est peut-être juste une impression. Lors de l&rsquo;escale, les nouveaux passagers ont embarqué en pirogue, faute de quai. Quelques clandestins ont dû se faufiler dans la masse. <em>Balaab bulolo</em> (le soleil se couche). Il se met à fortement pleuvoir. Nialine rentre alors dans sa cabine. Le bateau tangue.<br /><em> Mais Aline veille sur elle.</em></p>
<p style="text-align: justify">Toutes les deux viennent de Kabrousse, en pays Kasa. Toutes les deux sont des combattantes. Et comme Aline, Nialine rentrera chez elle, de là-haut, pour continuer la résistance.</p>
<p style="text-align: justify">Il est 22:45. La mer est houleuse. La lampe centrale de la cabine de Nialine s&rsquo;est éteinte. Elle décide alors de sortir dans le couloir, en vêtement de nuit, pour comprendre ce qu&rsquo;il se passe à l&rsquo;extérieur, où elle entend des bruits inhabituels. La porte de la cabine d&rsquo;en face est entrouverte ; une mère porte son bébé dans ses bras et est allongée au sol, en pleurs. A l&rsquo;autre bout du corridor, un homme aux cheveux grisonnants a installé son tapis de prière en direction de La Mecque. En sortant, Nialine est plongée dans un brouhaha total.</p>
<p style="text-align: justify"><em>« Allahu akbar « , « Yalla bakhna « , « Bismillâh ar-rahmân, ar-rahîm  » </em>(Allah est le plus grand, Dieu est bon, Au nom de Dieu le Clément, le Miséricordieux).<br /> Des corps sont en train de tomber de la plateforme à l&rsquo;étage.</p>
<p style="text-align: justify">Nialine ferme les yeux et pense à son village. A ces samedis après-midi ensoleillés. A ses interminables virées en pirogue, avec son père, dans les artères profondes des mangroves à palétuvier. Au yassa de sa mère, accompagné de riz minutieusement décortiqué. Au combat valeureusement remporté par Yafaye. Aux ancêtres, qu&rsquo;elle va bientôt rejoindre.<br /> Elle a accompli son rêve de devenir sage-femme. Le diplôme n&rsquo;a aucune valeur face à l&rsquo;interminable lutte qui l&rsquo;a menée jusque dans ce bateau.<br /> En à peine cinq minutes, le navire se renverse.<br /> Mais Aline veille sur elle.</p>
<p style="text-align: center">***</p>
<p style="text-align: center">Le naufrage du Joola fut l&rsquo;un des plus dramatiques de l&rsquo;histoire de la navigation maritime. <em>Près de 2000 morts. 64 rescapés.</em></p>
<p style="text-align: center">Le nouveau bateau de la liaison Dakar-Ziguinchor fut nommé</p>
<p style="text-align: center"><strong>Nialine Sitoé Diatta.</strong></p>
				</div>
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		<title>Yoonu Suuf &#8211; Lauréat du Prix Alioune Diop</title>
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		<pubDate>Sat, 31 Mar 2018 09:34:46 +0000</pubDate>
		<dc:creator><![CDATA[Julie Bourdin]]></dc:creator>
				<category><![CDATA[Culture et Société]]></category>
		<category><![CDATA[Alioune diop]]></category>
		<category><![CDATA[amadou moustapha dieng]]></category>
		<category><![CDATA[ASPA]]></category>
		<category><![CDATA[poème]]></category>
		<category><![CDATA[prix]]></category>

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		<description><![CDATA[La première édition du Prix Littéraire Alioune Diop de l'ASPA s'est achevée dimanche 18 mars. Le jury a fait son choix: le premier prix est revenu à M. Amadou Moustapha Dieng, pour son poème Yoonu Suuf.  ]]></description>
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						<h1 class="et_pb_module_header">Yoonu Suuf - Lauréat du Prix Alioune Diop</h1>
						
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					<p style="text-align: justify"><em>La première édition du <strong>Prix Littéraire Alioune Diop de l&rsquo;ASPA</strong> s&rsquo;est achevée dimanche 18 mars. Des dizaines de nouvelles, contes et poèmes nous ont été soumis. Le jury &#8211; composé de 5 membres de notre rédaction et présidé par l&rsquo;écrivain Mohamed Mbougar Sarr &#8211; a fait un choix difficile. </em><em></em></p>
<p style="text-align: justify"><em>Le premier prix a été attribué à M. <strong>Amadou Moustapha Dieng</strong>, pour son poème lyrique </em><strong>Yoonu Suuf</strong><em>. </em></p>
<p>&nbsp;</p>
<p>&nbsp;</p>
<p style="text-align: center"><span style="color: #000000;font-size: large"><strong><em>Yoonu suuf</em></strong><strong>  </strong></span></p>
<p style="text-align: center"><span style="color: #000000;font-size: large"><strong><em>Sur les routes du sable</em></strong></span></p>
<p>&nbsp;</p>
<p>&nbsp;</p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000"><em>X</em><em>alaa madniri bajo</em></span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000"><em>Xalaa xalaa dofi jaar </em></span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000"><em>Xalaa madniri bajo</em></span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000"><em>Xalaa xalaa dofi jaar </em></span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">A Ceuta le garde côte coupe</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Le cordon  ombilical</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Du fœtus avorté, électrocuté à la charge de l’éclair</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Barrières  de barbelées  dressées  aux  frontières</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Ma tête enturbannée de rêves inachevés</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000"> Mes yeux bourrés de sable du désert</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Des routes du sud aux portes d’Agadès</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Je passerai oui</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Je passerai non</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Je passerai si et seulement si</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">À contre cœur  le Caïn de ma race ne  me démasque</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Mon chemin est dans l’impasse sans issu</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000"> Boursouflures de cicatrices chéloïdes</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000"><em>Xalaa madniri bajo</em></span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000"><em>Xalaa xalaa dofi jaar </em></span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Je navigue dans le Sahara</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">En apnée humant  le dernier souffle des nécropoles</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Baiser les yeux fermés, la mort</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Le gris-gris</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000"></span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">À l’épiderme de serpent  tissé</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000"> D’une rouge fournaise emballée</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Mon gris-gris est un cratère volcanique  contre l’échec</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Fait d’os de porc-épique choisi</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Et de mystiques <em>xatim</em> défiant  le carré magique de Souleymane</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000"> Mon talisman est  abrasif  silex  lunaire et cristal  noir</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Qui  rend mon corps  invisible  à l’œil blanc et noir</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Sept crépuscules  ont suffi à la prunelle du mage</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Pour chiffrer le code de mon aéropage</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Les nyctalopes  lucioles  sont aveugles</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Devant le défi  fauve de l’aigle  gardien</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Ma cagoule bouquet d’épines corbeau de jais</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Opprime le regard des guetteurs aux aguets</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Mais hélas trêve d’épreuves  et d’obstacles surmontés</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Mon gris a été volé</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Je suis aussi nu qu’un vers de terre subsaharien</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Et la savane sahélienne démange ma peau</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000"></span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Ah ! la ventouse suffoque du sang non coagulé  de mes frères</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Le sable du désert  ivre  du plasma de ma race</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Ne boit plus la noire liqueur  du kémit  voyageur</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Les passeurs ont vendu aux démons du désert</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">L’âme caillée de mon fils immigré</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">De gésine et de suppurées  larmes</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Coule la chair  de mon martyr</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Le parfait  fratricide</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Le long génocide</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Dévide ma race</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000"></span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Sa mère a versé de l’eau</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Au seuil de ses pas de globetrotter</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Un trépied de rêves superflus  rehaussait  sa volonté</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Du haut des frontières  marines, celles  terrestres  hissées</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Il avait pourtant tracé les neuf traits verticaux</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Et promis de revenir très bientôt achever le dixième</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Déjà entamé par le doigt du destin</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000"></span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Que son voyage sera aussi propice que le rayon vert</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Aussi prompt que l’aigle à midi sur une proie en pleine plaine</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">D’aussi bons augures que l’ambre musqué</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Son adrénaline de célibataire endurcit</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">N’avait d’égal que son viril regard  de mâle</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Sur sa vierge renaissante, lui promettant monts et merveilles</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Sa bouche déjà pulpeuse d’envie, culbutait le cœur de  l’aventurier</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Son sang  fait de volupté  et d’oxygènes neufs</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Sa main déjà fleurissant  d’offrandes votives</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Et de la dote, enflée, comme une grenade murie</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Hélas l’étoile filante s’est dérobée</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Et la nuit nuptiale tant rêvée  s’est assombrie à jamais</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">La nouvelle est tombée ; le fantasme a foiré</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Tels des pas hâtifs d’un dromadaire dans un  étroit  vestibule</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Mbar dafa lang !  Mbar est bloqué</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Il lui faut de l’argent pour le libérer</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000"></span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Et pourtant il  avait tourné tel un sourd  bouvier</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Tout l’amour de son cœur dans l’oreille du téléphone</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000"></span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000"> Katy!  criait il;  fille des algues  et des champignons</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Elégante lichens  allaitant les requins tigres</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">De golf Stream  et d’upwelling désirs</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">En apnée j’immergerai tout l’iceberg de mon  cœur</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Banquise abyssale  au  souvenir  de  l&rsquo;hydropique nid</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Ou nous fûmes blottis  cette nuit</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Sous-marine  nubile, sexy sirène</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Aux  charmes  goût  de crustacés  exotiques</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Me noyer  en douce détresse  respiratoire</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Au fond de tes océaniques  perles  noires</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Le seul  rêve  bleu qui  hante  mes  neurones rougis  d’envie</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">La pleine lune attire la vague, suave griffure  sur le sable  de Saly</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Ou nos pas  gravent les intimes vergetures  de la  haute  marée</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Là-bas où l&rsquo;horizon en subtile symbiose accouple l&rsquo;eau et l’éther</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Là-bas où flirtent les sensuelles houris à l&rsquo;insu du soleil jauni</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Là-bas où gît la tombelle vert émeraude de la reine des abysses</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">J’irai en nage brasse ou papillon peu importe la distance</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Ma féale passion me fera pousser des bronches de baleines</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Pour  atteindre l’obscur cœur des ténèbres  engloutis</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Abyssal lit ou tout nous unit</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000"></span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Et elle lui avait  répondu</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Dans un sanglot d’âme et de nostalgie</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000"></span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000"> Mbar ! Tu es ce qu’est la dent de lait</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Au sourire du nourrisson</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Ce qu’est l’œil  juste de l’aigle à la pointe de l’aurore</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Lorsque la rétine du rossignol se dilate</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Tu  es mon chant vagissant</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">De Wally Seck à la voix  mielleuse</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Dans le cœur des filles faramaréenes</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Eprises d’extases  plurielles</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Oui tu es du cheval  rosse</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Le  doux câlin, chevelure d’ange de minuit</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Qui déverse la sérénade  rythmée</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Au creux  de la jument  en rut</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000"></span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Tu es le mât viril du cœur de l’amant</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Succombant aux caresses sulfureuses de sa dulcinée</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Lorsque la pleine lune fait  monter</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Les vagues du désir</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Oui tu es le tsunami</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">La lave et le volcan</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">La rémige  et la flamme</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Le feu de brousse  maximal</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000"></span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">C’était à  Arlitt</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">C’était à  Arlitt , l’escale fatidique</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Delà le rapt s’opère</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">De voyageur je deviens réfugié sans papier</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Otage et  sujet à rançon impayée</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Ma survie ou mon laisser-passer</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Ne tiennent qu’aux billets de dinars libyens escomptés</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">C’était à  Arlitt ; loin de ma famille me voici</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Dans un foyer perdu au milieu du désert</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">J’ai quitté mon pays  et mes proches</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Pour le dur enfer de Dirkou</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Les folles cargaisons humaines</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Touffues d’âmes  jusqu’aux cimes des camions</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Font le bonheur des passeurs</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Arnaquer piller voler torturer</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">J’arrive en lambeau à Agadès</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Apres dix mois sur les routes du sable</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Mon odyssée  a fini dans les prisons de la Lybie</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Au fond d’une cellule  étouffent</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Mes frères  sans visa</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Afflux d’immigrés clandestins</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Etouffent  mes narines</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Comme étouffe  la prison de Tripoli</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">L’Europe  ferme les yeux</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Et refuse  son devoir d’humanité</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Alors d’aventurier  à esclave, de migrant à détenu</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Ma vie bascule dans le cauchemar  du Maghreb</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Et j’agonise à coup de gifle à la figure</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">À coup  de feu au pied</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Et l’on me tue et l’on me torture à souhait</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Pour obliger ma famille  à rançonner</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">À force de payer  j’ai ruiné ma famille</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Ruiné mes rêves et mes espoirs</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Sans avoir vu la robe de l’Europe</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000"></span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Tels des manchots parés pour la migration</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Défiant le froid, la forêt, la faune et les océans</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Nos jours  s’écoulent et s’étiole le temps interminable</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Tout le sable du désert dans la clepsydre coule sans fin</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">La faim le froid</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Le vent de sable et l’effroi</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Le désert c’est comme la mer</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">L’espoir s’y égare  et le rêve  s’y noie</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">La faim le froid</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Le vent de sable et l’effroi</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Le désert c’est comme la mer</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Peuplé de tombes anonymes</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">De restes d’aventuriers</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000"> Et de vestiges  de voyageurs</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">De reliques puant le faux Eldorado</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Le soleil ivre de cervelle négroïde</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Cuit à coeur  les corps</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Et vidés , jusque  la dernière goutte de sueur,</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Les pores béants  rendent leurs aigres liqueurs</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Le vertige  tire mes pieds vers l’abîme</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Et catapulte ma tête  aux cieux</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">La faim le froid</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Le vent de sable et l’effroi</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Le désert c’est comme la mer</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Sans boussole l’on s’y perd</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000"></span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Lybie</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Ton nom m’est épine dans l’orbite</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Nouveau-né jeté au fond d’un ravin</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Lubie d’adultes gâtés de  rêves superflus</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Fantasme  de femmes  avortées  d’incrédules  fœtus</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Caprices d’enfants  fouettés de chimériques envies</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Lybie</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">En pleine nuit  on vend</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Des prix oui des prix</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Une enchère d’êtres humains</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Un marché noir d’esclaves noirs</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000"></span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">J’ai été vendu</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">J’ai été battu</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">J’ai perdu ma dignité</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Oui ! je ne suis plus qu’objet</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Abjecte réalité ; triste fatalité</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Esclave en captivité</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Crie ! Kunta kinté !</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000"></span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Trêve de discours émus</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Et de chagrin feint</span></p>
<p style="text-align: left"><span style="color: #000000">Agissez bon sang !</span></p>
				</div>
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		<title>Spring has Sprung: B-UNIK African Wax Fashion Show in Paris</title>
		<link>https://lagrandeafrique.com/spring-has-sprung-b-unik-african-wax-fashion-show-in-paris/</link>
		<comments>https://lagrandeafrique.com/spring-has-sprung-b-unik-african-wax-fashion-show-in-paris/#respond</comments>
		<pubDate>Tue, 20 Mar 2018 10:08:47 +0000</pubDate>
		<dc:creator><![CDATA[Léonard Colomba-Petteng]]></dc:creator>
				<category><![CDATA[Culture et Société]]></category>
		<category><![CDATA[art]]></category>
		<category><![CDATA[Culture]]></category>
		<category><![CDATA[Entrepreneuriat]]></category>
		<category><![CDATA[Fashion]]></category>
		<category><![CDATA[Imaravi]]></category>
		<category><![CDATA[Kamila Yusuf]]></category>
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		<description><![CDATA[]]></description>
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						<h1 class="et_pb_module_header">Spring has Sprung: B-UNIK African Wax Fashion Show in Paris</h1>
						
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				<div class="et_pb_text_inner">
					<p style="text-align: justify"><em>By Kamila Yusuf.</em></p>
<p style="text-align: justify"><strong>Pink flower petals gingerly line the catwalk. A wall of green grass with accents of yellow, pink, white and orange flowers serve as a backdrop. Champagne, bissap, and bite-sized aperatifs circulate. Sathia and her mother, her inspiration, smile for a photo.</strong></p>
<p style="text-align: justify">Catchy afro-beats softly enter the delicately decorated space, creating an ambiance of excitement and anticipation as the white curtain is pushed aside to reveal… A stunning model dressed head to toe in Imaravi fashion. The brownish-red dress captures the room’s attention immediately—cameras are out, gasps and awes travel throughout the room.</p>
<p style="text-align: justify">As spring flowers blossom and the sun begins to appear in Paris, what better way to kick off this season than with spring African Wax fashion shows?</p>
<p style="text-align: justify"><strong>Twenty-nine year old Sathia Chodaton showcased her new Spring 2018 fashion collection, Imaravi, at B-Unik’s first-ever Fashion Show on February 16th</strong>. Celebrating the warm weather and budding flowers, Sathia’s modern designs integrate a cultural mixture of African wax patterns to create the ultimate spring wardrobe.</p>
				</div>
			</div> <!-- .et_pb_text --><div class="et_pb_module et_pb_image et_pb_image_0 et_always_center_on_mobile">
				
				
				<span class="et_pb_image_wrap"><img src="https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2018/03/Image-2.png" alt="" /></span>
			</div><div class="et_pb_module et_pb_text et_pb_text_5 et_pb_bg_layout_light  et_pb_text_align_left">
				
				
				<div class="et_pb_text_inner">
					<p style="text-align: center"><em>Pictured: Sathia Chodaton</em></p>
<p> <span style="font-size: 14px">With Cape Verdean and Beninese roots, the French national uses wax print to create ready-to-wear modern clothing and jewelry for glamorous nights out, day-to-day wear and every occasion in between.</span></p>
<p>Although this is her first fashion show under B-Unik, Sathia has been designing and creating wax print dresses, skirts, tops, jackets and jewelry for a little over two years under her brand <a href="https://www.facebook.com/Wax-me-now-822654031182790/"><em>Wax’Kiss</em></a>. But with the oncoming of spring and change in the air, Sathia launched a new era, <a href="https://imaravi.afrikrea.com/">Imaravi</a>.</p>
<p>The name, and subsequently the fashion line, was inspired by Sathia’s mother. The strength, elegance and power she sees in her mother, she sees in all women. It is “<em>la femme capable de tout faire</em>” (the woman that can do it all) that inspires the name-change.</p>
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					<p style="text-align: center"><em>Pictured: Three models and Sathia (right) explaining her inspirations and designs.</em></p>
<p style="text-align: justify"><strong>“I want to be able to show people the power of African talent, African creativity, and African artisans,” Sathia explains.</strong></p>
<p style="text-align: justify">She sees fashion as a way of shining a positive light on the ingenuity and beauty of wax fabric and the evolution of culture in fashion. There is something about traditional wear and African wax patterns that calls for solidarity and support of African-owned fashion lines and businesses. Sathia expresses that she’s “interested in working with people who also believe in pan Africanism and solidarity.”</p>
<p style="text-align: justify"><strong>“Promoting and creating fashion participates in the development of my country and my culture.”</strong></p>
<p style="text-align: justify">In recent years, African wax patterns (also known as <em>Ankara</em> in parts of West Africa) have gained significant popularity within the Diaspora. More and more Afro-markets pop up all over the world, selling the intricate wax fabrics in different shapes, sizes and colours.</p>
<p style="text-align: justify">In the future, Sathia hopes to host more fashion shows for Imaravi and to expose more people to the art of wax print fashion.</p>
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					<p><strong>You can follow Imaravi on Instagram or browse the collection at:</strong><br /> <a href="https://imaravi.afrikrea.com/en">https://imaravi.afrikrea.com/en</a><br /> <strong>Instagram</strong>: @imaravi_officiel<br /> <strong>Youtube</strong>: B Unik by IMARAVI</p>
<p><strong>You can follow B-Unik at</strong>:<br /> <strong>Instagram</strong>: @bunikfashionshow</p>
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		<title>On Black Panther, Representation and Afrofuturism</title>
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		<pubDate>Sat, 24 Feb 2018 11:41:46 +0000</pubDate>
		<dc:creator><![CDATA[Léonard Colomba-Petteng]]></dc:creator>
				<category><![CDATA[Culture et Société]]></category>
		<category><![CDATA[Black Panther]]></category>
		<category><![CDATA[Cinéma]]></category>
		<category><![CDATA[Culture]]></category>
		<category><![CDATA[Etats-Unis]]></category>
		<category><![CDATA[Kamila Yusuf]]></category>
		<category><![CDATA[Marvel]]></category>
		<category><![CDATA[Société]]></category>

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					<p style="text-align: justify"><em>By Kamila Yusuf.</em><br /> <strong>Wakanda Forever. And ever. And ever. And ever…</strong></p>
<p style="text-align: justify"><strong>Last week, the highly anticipated Marvel film Black Panther premiered in theatres across the globe. Black Panther fans and enthusiasts showed out in record numbers.</strong> In only four days, the film made $427 million worldwide, earning more than Justice League in its entire theatrical run. Not only was this film one of the more successful Marvel films, it holds importance to Africa, the diaspora, Black women and afrofuturism.</p>
<p style="text-align: justify">The storyline of Black Panther takes place only a week after Captain America: Civil War, and tells the story of how T’Challa (Black Panther) becomes King of Wakanda after the death of his father, the former King T’Chaka. He struggles with coming to terms with his father’s past demons and the critical decision to open up Wakanda to the rest of the world—including sharing its large powerful resource, Vibranium. With the help of his most trusted friends and family, T’Challa goes head to head with resident supervillain (who absolutely had some valid arguments), Erik Killmonger.</p>
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					<p style="text-align: justify"><em>Image via Collider © Marvel Studios</em></p>
<p><strong>Black Panther is the first mainstream superhero film to feature a predominantly Black all-star cast, a Black director (Ryan Coogler, who also directed Fruitvale Station and Creed), Black screenwriters, and an immensely Black supporting cast and crew.</strong> From the imagery, the colours, the natural hairstyles, the fashion, to the action-packed fight scenes, the hilarious one-liners, and dynamic storyline, Black Panther came through in all its afrofuturistic glory.</p>
<p style="text-align: justify">While Black Panther didn’t invent Afrofuturism, the film adds to the already rich artistic history of those who kept the movement alive. Musicians like Janelle Monae and Erykah Badu, writers like Nnedi Okorafor or Ytasha Womack, or artists like David Alabo, have all kept the movement pulsating by reimagining Black and African experiences through science-fiction and mystical cultural elements.</p>
<p style="text-align: justify"><strong>So, what exactly is Afrofuturism, and why does it sound so cool?</strong></p>
<p style="text-align: justify">Afrofuturism was coined in 1993, but afrofuturist art, music and dialogue has been in circulation and discussion since the 1950s. Afrofuturism is a cultural and artistic movement that seeks to insert Blackness and African identity into science-fiction.<strong> It is a type of mystical reimagining of our past, present and future as Africans or African-Americans, by combining traditional culture with futuristic elements.</strong> It is a political movement, and it is a feminist movement as it often emphasizes the idea of liberation from oppressive institutions. According to Marlo David, a professor and researcher of African-American cultural studies, Afrofuturism “challenges the post-human ideology of an imagined raceless future.” It reacts against the idea that Blackness, in a White supremacist world, implies “primitive” and opposes technological progression. Afrofuturist artists, writers, and cultural producers have recreated a visionary discourse that will reflect African and African diasporic experiences through science fiction, mysticism, surrealism, and futurism.</p>
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					<p style="text-align: justify"><em>Image via Marvel Studios</em></p>
<p style="text-align: justify">Black Panther takes place in Wakanda, a fictional African nation that has never been colonized, and whose technological advances are far superior than any nation in the world. The film has a scene in which Wakandans are celebrating, dancing gleefully on their high-tech futuristic ships and vessels headed to the King’s Coronation. It was a beautiful mix of traditional dance and technology—the spirit of afrofuturism. We also have scenes in which T’Challa enters the ancestral plane, a beautiful starry night sky filled dancing blue and purple lights, contrasting with the image of T’Challa in a Thobe—a clear relationship between African mysticism and the interstellar. <strong>Afrofuturism also heavily influenced the costume design of the people of Wakanda. It is said that Black Panther’s Costume Designer, Ruth Carter, spent months researching the traditional and contemporary wear of various African ethnic groups—from the Maasai to the Tuareg.</strong> Smith combined the traditional wear with innovative style to add to the overall jaw-droppingly stunning aesthetic of Wakanda, and bringing a true afrofuturistic utopia to life. Black Panther did not only pay homage to the afrofuturist movement, but rather brought it back to the forefront into mainstream media.</p>
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					<p><em>Kwaku Alston/©Marvel Studios 2018</em></p>
<p style="text-align: justify">In the 21st century, Afrofuturism isn’t only an aesthetic or artistic movement, it’s political, it’s grounded in theory, and most of all, it’s exceptionally feminist. It allows a space for Black women and girls to just be. To just be in a world of equality, of opportunity, of fantasy. It allows a space for Black women to just be in whatever shape or form they want, as opposed to a society that policies their hair, bodies, skin, and joy. To my delight, T’Challa was only as strong as the women in his corner (and even then, I’d bet money that Okoye would win in a fight between the two of them). The Black women weren’t subject to common tropes or stereotypes—each one had their character development, personalities, and were lovable in different ways. Nothing makes my nerdy heart soar more than seeing beautiful little Black girls and boys looking up to strong, intelligent superheroes and princesses that look like them.</p>
<p><strong>Black Panther truly was a film for the culture. Not only did it bring afrofuturism back to the forefront, it centered the experiences of Africans, Black women, and the African diaspora.</strong> I, for one, am patiently waiting for Black Panther 2. But until then, I’m heading to the theatre to watch it two or three more times.</p>
<p>And if I really feel the need for some afrofuturist, aesthetically pleasing vibes, I’ll go watch the music videos Janelle Monae released this week.</p>
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