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	<title>Politique | La Grande Afrique</title>
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	<title>Politique | La Grande Afrique</title>
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		<title>Elections au Sénégal (2/2) : Tribune &#8211; La France en croisade pour le maintien de son gouverneur à la tête du Sénégal</title>
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		<pubDate>Sat, 23 Feb 2019 23:04:11 +0000</pubDate>
		<dc:creator><![CDATA[Rédaction LGA]]></dc:creator>
				<category><![CDATA[Politique]]></category>
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		<description><![CDATA[Auteur Anonyme Si certains avaient encore des doutes sur le fait que Macky Sall roule pour les intérêts français, la campagne menée par certains médias français, avec en tête de gondole France 24 et RFI, devrait être largement suffisante pour le montrer. Récemment, sur les plateaux et plateformes de ces deux médias, les titres élogieux [&#8230;]]]></description>
				<content:encoded><![CDATA[<p><em>Auteur Anonyme</em></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Si certains avaient encore des doutes sur le fait que Macky Sall roule pour les intérêts français, la campagne menée par certains médias français, avec en tête de gondole France 24 et RFI, devrait être largement suffisante pour le montrer. Récemment, sur les plateaux et plateformes de ces deux médias, les titres élogieux envers Macky Sall se sont répétés : il </span><a href="https://www.france24.com/fr/video/20190220-senegal-lopposition-peine-a-exister-35-0"><span style="font-weight: 400">écraserait l&rsquo;opposition</span></a><span style="font-weight: 400">, serait </span><a href="https://www.jeuneafrique.com/mag/735595/politique/presidentielle-au-senegal-comment-macky-sall-sest-place-en-maitre-du-jeu/"><span style="font-weight: 400">maître du jeu</span></a><span style="font-weight: 400"> et son bilan économique serait magnifique&#8230; Une partialité irréconciliable avec l&rsquo;éthique supposée du journaliste. Lorsque ce n&rsquo;est pas l&rsquo;éloge de Macky Sall, la stratégie des médias français consiste plutôt à insinuer que l&rsquo;élection d&rsquo;un tel ou d&rsquo;un autre candidat conduirait à des risques sécuritaires liés à un extrémisme supposé. </span><a href="https://www.france24.com/fr/20190220-debat-senegal-election-presidentielle-macky-sall-niang-seck-wade-sonko"><span style="font-weight: 400">L&rsquo;attitude détestable d’un certain journaliste</span></a><span style="font-weight: 400"> lors du simulacre de débat sur les élections est bien illustrative de cela.</span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Encore plus révélateur du soutien de Macky Sall par la France : </span><a href="https://www.dakaractu.com/Presidentielle-2019-Que-fait-Robert-Bourgi-au-meeting-de-Bignona_a165176.html"><span style="font-weight: 400">Robert Bourgi, le « Monsieur Françafrique » de notre époque, digne héritier de Jacques Foccart, soutient Macky Sall et a été aperçu aux premiers rangs lors d&rsquo;un meeting de Macky à Bignona, dans le sud du pays</span></a><span style="font-weight: 400"> . Pour rappel : Robert Bourgi est l&rsquo;une des clés de voûte du réseau Français en Afrique, proche de la famille Bongo et de dictateurs en tous genres, homme de l&rsquo;ombre, chef d&rsquo;orchestre de la chute de François Fillon en France&#8230; et c&rsquo;est cet homme là qui soutient le Président de la République ? En wolof, on assimilerait cela “à se promener avec des ossements de nourrissons alors qu’on se fait taxer d’anthropophage” (</span>ñu lay tàm dëmm ngay sòccoo yeelu liir<span style="font-weight: 400">). </span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Mais comment pourrait-il en être autrement ? Si moi-même j&rsquo;étais représentant de la France, je serais bien content d&rsquo;avoir un président comme Macky Sall à la tête du Sénégal, comme Ouattara à la tête de la Côte d&rsquo;Ivoire ou comme Bongo à la tête du Gabon, voire Déby à la tête du Tchad. La France est en perte de vitesse sur le continent, mais tient beaucoup à ces pays qui historiquement lui ont toujours servi de bases pour étendre sa domination sur le continent africain. La France soutient ses dictateurs et ses médiocres, et ils le lui rendent grassement. Avant Macky Sall, Abdoulaye Wade s&rsquo;était débarrassé d&rsquo;une bonne partie de la présence française au Sénégal. L&rsquo;une des premières mesures de Macky Sall a été de ramener les militaires français. Aujourd&rsquo;hui Canal contrôle tout le cinéma, le spectacle et la télévision, </span><a href="https://www.senenews.com/actualites/exclusif-apres-auchan-carrefour-officialise-son-installation-au-senegal_254666.html"><span style="font-weight: 400">Auchan étend ses tentacules pour étouffer tout le petit commerce du pays alors que Carrefour s&rsquo;installe peu à peu</span></a><span style="font-weight: 400">, Total, déjà maître, aura la part belle dans le pétrole sénégalais avec les contrats tels qu&rsquo;ils sont à l&rsquo;heure actuelle. L</span><a href="https://www.jeuneafrique.com/652358/economie/senegal-la-sde-perd-lexploitation-de-leau-potable-face-a-suez/"><span style="font-weight: 400">&lsquo;eau potable n&rsquo;est désormais plus gérée par la compagnie nationale la Sénégalaise Des Eaux (SDE) mais le groupe français Suez</span></a><span style="font-weight: 400">. Les </span><a href="http://afrique.le360.ma/senegal/societe/2018/05/19/20993-senegal-autoroute-peage-larnaque-deiffage-denoncee-20993"><span style="font-weight: 400">autoroutes sénégalaises sont gérées par Eiffage</span></a><span style="font-weight: 400">. La construction du TER a été octroyé à Alstom dans des conditions opaques. </span><a href="https://www.afrik.com/senegal-le-groupe-bollore-reprend-le-port-de-dakar"><span style="font-weight: 400">Bolloré a remis la main sur le port de Dakar</span></a><span style="font-weight: 400"> à peine un an après l&rsquo;élection de Macky Sall&#8230; et la liste est malheureusement encore très longue ! En bref, toute l&rsquo;économie du pays est entre les mains d&rsquo;entreprises françaises. Et on ose nous parler de croissance!</span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Sentant que la bête est blessée, on se targue de ses supposés exploits. Le Plan Sénégal Émergent, tantôt décrié par les médias français comme « trop ambitieux », brûlant les étapes, est maintenant considéré comme du génie&#8230; Sauf que les chiffres en disent autre chose. Et d&rsquo;ailleurs, où en est le développement humain au Sénégal ? D&rsquo;après les rapports du PNUD, le Sénégal était au 154e rang mondial selon l&rsquo;IDH en 2012. En 2018, il est au 164e rang&#8230; Dans le même temps, notre pays a vu les inégalités se creuser entre les riches et les pauvres.</span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Enfin, le Sénégal, qui était partout vanté pour sa démocratie et la liberté de sa presse, n&rsquo;a aujourd&rsquo;hui plus de démocratie que le nom, comme le montre </span><a href="https://www.senenews.com/actualites/classement-freedom-house-2018-la-democratie-senegalaise-recule_216230.html"><span style="font-weight: 400">un rapport de l&rsquo;ONG américaine </span><i><span style="font-weight: 400">Freedom House</span></i></a><span style="font-weight: 400">. </span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Tout compte fait, le schéma est classique : un président d&rsquo;un pays africain, soutenu par la France, sert cette dernière plus que son propre peuple. Il est plus que jamais temps de réagir, c&rsquo;est le moins qu&rsquo;on puisse dire. Ces élections seront déterminantes pour l&rsquo;avenir du pays ; aux Sénégalais de saisir cette chance.</span></p>
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		<title>Elections au Sénégal (1/2): les rappeurs contre le pouvoir</title>
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		<pubDate>Wed, 20 Feb 2019 12:00:36 +0000</pubDate>
		<dc:creator><![CDATA[Rédaction LGA]]></dc:creator>
				<category><![CDATA[Politique]]></category>
		<category><![CDATA[élections]]></category>
		<category><![CDATA[Macky Sall]]></category>
		<category><![CDATA[rap]]></category>
		<category><![CDATA[Sénégal]]></category>
		<category><![CDATA[Y en a marre]]></category>

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		<description><![CDATA[Auteur anonyme. Au pays de la Téranga, les jeunes ont fait de l’art un moyen de lutte. Trois nouveaux morceaux sont sortis en période de précampagne et de campagne électorale. Ils ont pour titres : Saie saie au coeur (le futé au coeur), Door fayou (action riposte), Defal lou la nekh ya tey (fous-toi de tout) [&#8230;]]]></description>
				<content:encoded><![CDATA[<p style="text-align: justify"><i><span style="font-weight: 400">Auteur anonyme.</span></i></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Au pays de la Téranga, les jeunes ont fait de l’art un moyen de lutte. Trois nouveaux morceaux sont sortis en période de précampagne et de campagne électorale. Ils ont pour titres : </span><a href="https://www.youtube.com/watch?v=kiiJME7wsV4"><b><i>Saie saie au coeur</i></b></a> <span style="font-weight: 400">(le futé au coeur), </span><a href="https://www.youtube.com/watch?v=GoSs4mkP4Xs"><b><i>Door fayou</i></b></a> <span style="font-weight: 400">(action riposte), </span><a href="https://www.youtube.com/watch?v=UibHe51AhcY"><b><i>Defal lou la nekh ya tey</i></b></a> <span style="font-weight: 400">(fous-toi de tout) et s’avèrent tous de sérieux réquisitoires contre le régime du Président Macky Sall. </span></p>
<p style="text-align: justify"><b>Le titre du premier morceau, </b><b><i>Saie saie au coeur</i></b><b>, est une parodie de l’ouvrage du président Sall récemment paru, </b><b><i>Le Sénégal au cœur.</i></b> <span style="font-weight: 400">A la fois direct, incisif, et virulent, il a connu un grand retentissement dès sa sortie.</span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Ses auteurs ne sont autres que les rappeurs du groupe Keur Gui également membres de l’infatigable mouvement de contestation : Y’en a marre. Ils fustigent un banditisme d’Etat en vigueur depuis sept ans et porté par « les mêmes truands, mêmes fainéants mêmes incompétents, mêmes vieillards ». Au-delà des propos jugés incongrus, irrévérencieux, outrageux par certains Sénégalais au premier chef desquels les tenants actuels du pouvoir, cette chanson à l’amer goût de fiel constitue une sévère dénonciation du mode de gouvernement du Président Sall. </span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Tout d’abord, </span><b>la mainmise de l’exécutif sur la justice qui se reflèterait à travers les procès contre des opposants politiques à l’instar de Khalifa Sall et Karim Wade,</b><span style="font-weight: 400"> respectivement pour détournement de fonds publics et enrichissement illicite, est fort décriée. L’autre avatar de cet assujettissement de la justice au profit de l’exécutif serait la clémence ou la grâce judiciaire dont jouiraient les anciens collaborateurs du Président Wade ayant déserté les terres arides du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) pour les prairies vertes de l’Alliance pour la République ; ils ont récolté à ce titre le qualificatif de transhumants, fort usité dans la terminologie politique sénégalaise.</span></p>
<p style="text-align: justify"><b><i>Saie saie au coeur</i></b><b> s’attaque également à la place des puissances étrangères dans l’économie sénégalaise jugée déraisonnable et inadmissible</b><span style="font-weight: 400">. Cette critique renvoie sans doute à la <a href="http://www.seneweb.com/news/Economie/macky-sall-laquo-le-franc-cfa-est-une-bo_n_202453.html">défense par le Président Sall du Franc CFA</a> et des Accords de Partenariat Economique (APE). Selon les détracteurs du Président Sall, ces accords entérineraient l’ouverture des marchés africains aux produits européens. Ils auraient également  signé le retour très remarqué des supermarchés français au Sénégal à l’instar d’</span><i><span style="font-weight: 400">Auchan</span></i><span style="font-weight: 400">. Ce déficit de protection de l’économie sénégalaise face à la concurrence étrangère est aussi régulièrement critiqué par le très populaire candidat antisystème Ousmane Sonko <a href="https://senego.com/ousmane-sonko-a-paris-le-senegal-sortira-du-franc-cfa-si-je-suis-elu-en-2019_803948.html">qui en a fait son cheval de bataille</a>. </span></p>
<p style="text-align: justify"><b>Enfin, la chanson dénonce les détournements de fonds qui seraient perpétrés par le régime actuel.</b><span style="font-weight: 400"> Macky Sall qui faisait le serment d’une gouvernance sobre et vertueuse semblerait avoir marché sur les pas de ses prédécesseurs. En effet, plusieurs scandales de détournements de deniers publics à hauteur de milliards de Francs CFA ont été étalés au grand jour. Nombre de membres de l’APR se sont ainsi retrouvés sur le banc des accusés. </span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">L’autre chanson, </span><i><span style="font-weight: 400">Door Fayu</span></i><span style="font-weight: 400"> a pour auteur Xuman. Ce rappeur est réputé pour son engagement dans la conscientisation des sénégalais notamment au travers du journal rappé ayant enregistré un véritable succès national. Si le Président Macky Sall n’est pas directement sur la sellette, les faits relatés par le chanteur laissent à penser que le son est loin d’être impersonnel. Dès l’entame de la chanson, Xuman rappelle à l’instar de Galtung (qui différencie la paix positive de la paix négative) que l’absence de guerre ne traduit pas forcément la paix.</span><b> Le mépris du dirigeant faussement anonyme et abstrait pour son peuple et le souci de son clan caractérisé par un népotisme à outrance est dénoncé</b><span style="font-weight: 400">. On devine  aisément que Xuman réprouve l’implication des membres de la famille et de la belle famille du Président dans la gestion du pays alors qu’il fustigeait pareille pratique chez son prédécesseur, le Président Wade. A titre illustratif, son beau-père a été nommé Président du Conseil d’Administration de PETROSEN (Société des Pétroles du Sénégal), <a href="https://www.setal.net/Le-beau-pere-de-Macky-Sall-nomme-Pca-de-Petrosen_a5153.html">selon plusieurs agences de presse sénégalaises</a> ; son frère cadet, Aliou Sall occupe le poste de directeur de la Caisse des Dépôts et Consignations du Sénégal  ; son beau-frère Mansour Faye, ministre de l’hydraulique et de l’assainissement depuis 2014 <a href="https://www.ndarinfo.com/Mansour-Faye-nomme-ministre-de-l-hydraulique-et-de-l-assainissement_a9542.html">accuse une longévité ministérielle anormalement longue</a> sous la présidence Sall et que n’a pas su ébranler la colère des Dakarois face aux pénuries d’eau régulières.  </span></p>
<p style="text-align: justify"><b>Simon Kuka, autre membre de Y’en a Marre est monté au créneau pour dénoncer les innombrables promesses de campagnes jetées aux oubliettes à travers sa chanson</b><span style="font-weight: 400">, </span><i><span style="font-weight: 400">Defal lou la nekh ya tay</span></i><span style="font-weight: 400">. Elles ont pour nom :</span><b> l’émergence</b><span style="font-weight: 400"> portée par le programme phare du régime, le Plan Sénégal Emergent,</span><b> la limitation du nombre de ministres à 25</b><span style="font-weight: 400">, </span><b>la limitation de son mandat présidentiel à cinq ans au lieu de sept ans</b><span style="font-weight: 400">,</span><b> la fin des nominations des membres de la famille présidentielle à des hauts postes de responsabilité publique</b><span style="font-weight: 400">. Le chanteur dénonce également le contrôle de la presse ou l’achat des patrons de presse, l’assassinat d’étudiants en grève, les dépenses de campagnes considérables effectuées à des fins clientélaires alors que les étudiants peineraient à percevoir leurs bourses. Sa sentence est sans équivoque : l’agrégat de tous ces faits rend Macky Sall indigne d’un second mandat présidentiel. </span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">L’art comme déversoir des frustrations collectives, des espoirs déçus, des rêves lacérés et des espérances étouffées promet de s’ancrer durablement sous les cieux sénégalais à chaque fois que les dirigeants s’éloigneront de leurs promesses de campagne. Ces réquisitoires accablants contre Macky Sall devront avoir une incidence sur le vote des jeunes sénégalais particulièrement connectés.</span></p>
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		<title>Madagascar: l’état des lieux au début du mandat d’Andry Rajoelina</title>
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		<pubDate>Wed, 06 Feb 2019 12:32:25 +0000</pubDate>
		<dc:creator><![CDATA[Rédaction LGA]]></dc:creator>
				<category><![CDATA[Politique]]></category>
		<category><![CDATA[élections]]></category>
		<category><![CDATA[investiture]]></category>
		<category><![CDATA[Madagascar]]></category>
		<category><![CDATA[Rajoelina]]></category>
		<category><![CDATA[Zafitiana Cissy]]></category>

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		<description><![CDATA[Par Zafitiana Cissy Après une année électorale mouvementée comme c’est maintenant l’habitude de la Grande Ile, Andry Nirina Rajoelina, le candidat numéro 13, a été élu à la présidence de la République de Madagascar. L’homme politique qui le temps d’une conférence avait été reçu à Sciences Po Paris, n’a eu de cesse de réaffirmer son [&#8230;]]]></description>
				<content:encoded><![CDATA[<p style="text-align: justify"><i><span style="font-weight: 400">Par Zafitiana Cissy</span></i></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400"><strong>Après une année électorale mouvementée comme c’est maintenant l’habitude de la Grande Ile, Andry Nirina Rajoelina, le candidat numéro 13, a été élu à la présidence de la République de Madagascar.</strong> L’homme politique qui le temps d’une conférence avait été reçu à Sciences Po Paris, n’a eu de cesse de réaffirmer son attachement à la patrie et sa volonté de développer Madagascar notamment lors de son investiture au stade de Mahamasina qui avait été, pour l’occasion, décoré aux couleurs du drapeau malgache.</span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">De nombreuses personnalités y avaient été invitées pour l’occasion, notamment ses adversaires politiques pendant la campagne, Didier Ratsiraka, Marc Ravalomanana et son épouse, Lalao Ravalomanana, maire de Antananarivo depuis 2015. Les plus hautes instances de la nation y étaient aussi représentées telles que la Haute Cour Constitutionnelle et les membres de l’ancien gouvernement. <strong>Le nouveau président a fait beaucoup de promesses durant la campagne, qu’il a réitérées dans son discours d’investiture ; mais encore faut-il pouvoir les tenir.</strong> <a href="https://www.jeuneafrique.com/mag/502546/economie/madagascar-leconomie-reste-tres-fragile/">Le ralentissement économique enregistré par Madagascar depuis la crise politique de 2009 est flagrant</a> et il faut bien plus que des promesses pour reconstruire ce que la crise économique qui a suivi a détruit. Les plus superstitieux estiment que la coupure de courant générale qui a paralysé plusieurs endroits durant trois jours, après l’élection de Andry Rajoelina présage d’un mandat compliqué. </span></p>
<p style="text-align: justify"><img class="aligncenter wp-image-1495 size-full" src="https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/02/Rajoelina-2.png" alt="" width="908" height="578" srcset="https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/02/Rajoelina-2.png 908w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/02/Rajoelina-2-300x191.png 300w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/02/Rajoelina-2-768x489.png 768w, https://lagrandeafrique.com/wp-content/uploads/2019/02/Rajoelina-2-610x388.png 610w" sizes="(max-width: 908px) 100vw, 908px" /></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400"><strong>L’un des grands enjeux de ce mandat sera aussi de s’attaquer aux problèmes de corruption qui gangrènent quasiment toutes les sphères de la société malgache.</strong> Chaque année, au mois de janvier, Transparency International publie son classement des pays selon leur niveau de corruption et Madagascar se place à la 152e place sur 180 pays. Comme le fait remarquer Frédéric Lesné dans <a href="http://www.rfi.fr/afrique/20190130-corruption-madagascar">RFI</a>, la note est en légère augmentation mais Madagascar reste très en dessous de la moyenne des autres pays africains. <strong>Les soupçons de trafic de bois de rose qui ont entaché la période de Transition pendant laquelle Andry Rajoelina était le chef d’Etat constituent un doute sur le fait que les choses pourraient changer</strong>. En effet, la corruption à Madagascar est telle qu’on la retrouve pratiquée du plus petit fonctionnaire aux plus hauts agents de l’Etat. Les chauffeurs de taxi de Nosy-Be (une île au Nord de Madagascar) peuvent en témoigner car les policiers et les gendarmes de la ville agissent en mafia organisée et exigent qu’ils versent une somme d’argent tous les jours quand ils font leurs courses. Avoir un permis, mettre sa ceinture de sécurité, etc. ne signifie plus grand choses dès lors qu’on paye l’agent de police qui vous a arrêté. De même, ceux qui se trouvent à l’aéroport en guise de douane essayent de trouver une excuse quelconque pour demander de l’argent à ceux qui entrent ou sortent du territoire malgache. <strong>Toutes ces pratiques quotidiennes couplées aux agissements des élites de la politique malgache font que la corruption y règne en maîtresse des lieux</strong>. </span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Andry Rajoelina, qui aime beaucoup se comparer au président français Emmanuel Macron, notamment du fait du jeune âge des deux dirigeants, <a href="http://www.rfi.fr/afrique/20190126-madagascar-volonte-andry-rajoelina-legiferer-ordonnances-suscite-critiques">a exprimé il y a quelques semaines sa volonté de gouverner par ordonnances</a>. En effet, aucune date n’a encore été choisi pour les prochaines législatives alors que le mandat de l’assemblée actuelle va toucher à sa fin. <strong>Le président malgache peut donc désormais gouverner sans l’Assemblée nationale car <a href="http://www.rfi.fr/afrique/20190202-madagascar-president-rajoelina-legiferer-odonnance">les députés ont voté en ce sens durant une session parlementaire extraordinaire</a> qu&rsquo;il a lui même appelé</strong>. Cette disposition, légale, est censée être temporaire du fait de l’extrême concentration de pouvoirs qu’elle permet aux mains d’une seule personne. Les députés proches de Marc Ravalomanana craignent que des élections législatives ne soient jamais à l’ordre du jour et que Andry Rajoelina puisse légiférer sans vote d’un Parlement élu par le peuple durant cinq années si ce n’est plus. Avec moins de 50% de participation aux dernières élections, il est juste de dire que la population malgache a perdu foi en ses dirigeants et l’intérêt pour les affaires de l’Etat s’est étiolé. Même si pendant la période avant et après les élections, on remarque le port de T-shirt portant la tête de tel ou tel candidat, il ne faudrait pas prendre cela pour une manifestation partisane. L’intense propagande à laquelle on assiste durant le rendez-vous politique qu’est la campagne présidentielle prouve que <a href="https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/11/07/a-madagascar-les-electeurs-peuvent-se-rhabiller-tous-les-cinq-ans_5380169_3212.html"><strong>les candidats, à défaut de nourrir durablement la population, l’habillent</strong></a>.</span></p>
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		<title>Retour sur les scandales de corruption sous le régime de Kabila</title>
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		<pubDate>Wed, 09 Jan 2019 17:12:00 +0000</pubDate>
		<dc:creator><![CDATA[Rédaction LGA]]></dc:creator>
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		<category><![CDATA[entreprises publiques]]></category>
		<category><![CDATA[Joseph Kabila]]></category>
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		<description><![CDATA[Auteur anonyme La RDC, un Etat prodigieusement riche en ressources naturelles renouvelables et non renouvelables, est l’objet de pratiques douteuses orchestrées quelquefois au sommet de l’Etat. Celles-ci alimentent plus que jamais des soupçons de corruption généralement documentés et rendus publics. Ces pratiques suspectes, quoique multiples, peuvent être regroupées dans trois grandes catégories : des rabais autrement [&#8230;]]]></description>
				<content:encoded><![CDATA[<p style="text-align: justify"><i><span style="font-weight: 400">Auteur anonyme</span></i></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">La RDC, un Etat prodigieusement riche en ressources naturelles renouvelables et non renouvelables, est l’objet de pratiques douteuses orchestrées quelquefois au sommet de l’Etat. Celles-ci alimentent plus que jamais des soupçons de corruption généralement documentés et rendus publics. Ces pratiques suspectes, quoique multiples, peuvent être regroupées dans trois grandes catégories : des </span><b>rabais autrement douteux</b><span style="font-weight: 400">, des cas de</span><b> détournement avérés</b><span style="font-weight: 400"> et la </span><b>construction d’un empire économique colossal par les Kabila et leurs amis</b><span style="font-weight: 400">.  Parmi les accusateurs du régime, figurent des acteurs divers tels que des ONG, des groupes de presse spécialisés dans la corruption, des </span><i><span style="font-weight: 400">think tanks </span></i><span style="font-weight: 400">ainsi que des lanceurs d’alerte dont Jean Jacques Lumumba, petit neveu de </span><b>Patrice Lumumba</b><span style="font-weight: 400">.</span></p>
<p>&nbsp;</p>
<p style="text-align: justify"><em><b>Des montages financiers suspects</b></em></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">A plusieurs reprises, </span><b>la privatisation des ressources naturelles congolaises s’est faite au prix de grands rabais accordés à des entreprises étrangères</b><span style="font-weight: 400"> par la Gécamines (une entreprise étatique contrôlant l’essentielle des ressources minières du pays).  En effet plus d’une fois cette dernière, anciennement détentrice d’une centaine de permis d’exploitation, a cédé ses licences à des prix en dessous des évaluations produites par des experts indépendants. </span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">A titre d’exemple, une réduction de 440 millions de dollars a été accordée à l’entreprise </span><b>Glencore</b><span style="font-weight: 400"> par le gouvernement congolais. Ainsi, grâce à l’intermédiation de Dan Gertler (un ami du Président Kabila depuis des décennies maintenant), </span><b>Glencore a acquis des concessions minières au Katanga pour 140 millions de dollars au lieu des 585 millions de dollars</b><span style="font-weight: 400"> initialement demandés par la Gécamines. D’ailleurs, Gertler a été sanctionné par les autorités américaines pour son implication  dans des transactions opaques et entachées de corruption en RDC ayant conduit à son enrichissement personnel.</span></p>
<p>&nbsp;</p>
<p style="text-align: justify"><em><b>Des soupçons de détournement de fonds publics multiples</b></em></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">L’observation des co-entreprises au Congo a souvent révélé des discordances entre le montant reçu par les entreprises publiques à la suite de concessions minières et celui perçu par le Trésor public congolais ou réellement dépensé. Les procédures opaques combinées à la présence des proches du Président Kabila à tous les postes clés des différents pouvoirs constituent un terreau fertile pour ces détournements. Elles compromettent toute éventualité de représailles voire de contrôle. Ainsi, entre 2013 et 2015, </span><b>750 millions de dollars de recettes</b> <b>provenant des partenariats de la Gécamines auraient été absents de sa comptabilité financière, </b><span style="font-weight: 400">selon </span><i><span style="font-weight: 400">Global Witness</span></i><b>. </b><span style="font-weight: 400">C’est la raison pour laquelle, l’ONG internationale de lutte contre la corruption a attribué à l’entreprise étatique le sobriquet de “</span><i><span style="font-weight: 400">regime cash machine</span></i><span style="font-weight: 400">”. </span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Auparavant, la relative stabilité du pays dans les années 2000 aidant, la Gécamines aurait gagné de différentes coentreprises 262 millions de dollars par an en moyenne. Le montant cumulé entre 2009 et 2014 avoisine quelque 1,5 milliard de dollars. </span><b>Cependant, seuls 5% de l’intégralité des dividendes récoltées aurait été effectivement versées au Trésor public congolais, </b><span style="font-weight: 400">selon le </span><b>Centre Carter.</b></p>
<p>&nbsp;</p>
<p style="text-align: justify"><em><b>L’affairisme, la fortune colossale et les avantages de la première famille</b></em></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">La « première famille » de la DRC dispose d’une réelle mainmise sur l’économie du pays. Cela inclut, tout d’abord, les profits personnels que le Président congolais tirerait de marchés octroyés sans appels d’offres. Ainsi, selon la P</span><i><span style="font-weight: 400">lateforme de Protection des Lanceurs d’Alerte en Afrique</span></i><span style="font-weight: 400"> (PPLAAF),</span><b> la concession  du projet de construction du Port de Banana à l’exploitant portuaire Dubaï Port World (DPW) permettrait l’enrichissement de certains politiques congolais, dont le président le président Kabila</b><span style="font-weight: 400">. </span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Ensuite, la famille Kabila, détient directement ou indirectement </span><b>quelques 80 sociétés, selon </b><b><i>Congo Research Group</i></b><span style="font-weight: 400">. Il convient de s’interroger sur la façon dont ces acquisitions incluant de nombreuses concessions minières ont été effectuées alors qu’elle vivait de façon très modeste avant sa prise du pouvoir. Enfin, il est utile de se pencher sur les coûts générés par les avantages dont elle jouit dans son intégralité : un accès préférentiel aux marchés publics, les bons services de la Garde républicaine dans un pays à la stabilité fragile, des prêts de la Banque centrale du Congo (voir les </span><i><span style="font-weight: 400">Lumumba Papers</span></i><span style="font-weight: 400">). </span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">S’il est impossible de connaître le montant exact de la fortune des Kabila et de leurs amis, leurs dépenses somptuaires permettent néanmoins de se faire une idée sur leur empire économique et financier. En 2017, </span><i><span style="font-weight: 400">Le Monde</span></i><span style="font-weight: 400"> a révélé deux acquisitions coûteuses, effectuées par des proches du président Kabila</span><span style="font-weight: 400">: </span><b>un Yacht luxueux, dénommé l’</b><b><i>Enigma</i></b><b> dont la simple rénovation aurait coûté 25 millions d’euros ainsi que l’achat de 450 animaux sauvages de la Namibie</b><span style="font-weight: 400">. Ces deux transactions ont fait intervenir plusieurs compagnies offshores. </span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Face à ces diverses malversations, plusieurs questions jaillissent: le régime de Kabila craindrait-il des représailles en raison de ces multiples scandales de corruption?  Y aurait-il un rapport entre ceux-ci et les incessants reports de la date de départ du pouvoir par le régime? </span></p>
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		<title>Quel bilan pour Paul Kagamé à la tête de l’Union africaine ?</title>
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		<pubDate>Wed, 02 Jan 2019 14:04:07 +0000</pubDate>
		<dc:creator><![CDATA[Rédaction LGA]]></dc:creator>
				<category><![CDATA[Politique]]></category>
		<category><![CDATA[Florian Welt]]></category>
		<category><![CDATA[intégration continentale]]></category>
		<category><![CDATA[pan-africanisme]]></category>
		<category><![CDATA[Paul Kagamé]]></category>
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		<description><![CDATA[Par Fabian Welt La diplomatie rwandaise n’a jamais été aussi ambitieuse et aussi visible qu’en 2018. En mai, le Rwanda est devenu le premier Etat africain à sponsoriser un club de football majeur d’Europe, avec le slogan « Visit Rwanda » désormais affiché sur les maillots du club anglais FC Arsenal. La capitale Kigali a [&#8230;]]]></description>
				<content:encoded><![CDATA[<p><em>Par Fabian Welt</em></p>
<p style="text-align: justify"><b>La diplomatie rwandaise n’a jamais été aussi ambitieuse et aussi visible qu’en </b><a href="https://www.newtimes.co.rw/opinions/year-remember-rwandas-diplomacy"><b>2018</b></a><b>.</b><span style="font-weight: 400"> En mai, le Rwanda est devenu le premier Etat africain à sponsoriser un club de football majeur d’Europe, avec le slogan </span><a href="https://www.theguardian.com/world/2018/may/29/rwandas-30m-arsenal-sponsorship-divides-opinion"><span style="font-weight: 400">« Visit Rwanda »</span></a><span style="font-weight: 400"> désormais affiché sur les maillots du club anglais FC Arsenal. La capitale Kigali a accueilli le prestigieux </span><a href="http://mo.ibrahim.foundation/annual-event/"><span style="font-weight: 400">Forum Mo Ibrahim</span></a><span style="font-weight: 400"> sur le leadership africain et un sommet de l’Union africaine (UA). Le Commonwealth, organisation regroupant l’ensemble des anciennes colonies britanniques, a annoncé que son prochain sommet de chefs d’Etat et de gouvernement se tiendra également à Kigali. Un autre succès remarquable de la diplomatie rwandaise de cette année a été l’élection de sa ministre des affaires étrangères, </span><a href="https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/10/12/louise-mushikiwabo-une-forte-tete-aux-commandes-de-la-francophonie_5368390_3212.html"><span style="font-weight: 400">Louise Mushikiwabo</span></a><span style="font-weight: 400">, à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).</span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Néanmoins, la diplomatie rwandaise n’est nulle part si visible et si puissante que dans le cadre de l’UA. Le président rwandais Paul Kagamé y a personnellement piloté un processus de réforme institutionnelle. Lors de quatre sommets (normalement, l’UA ne tient que deux sommets par an), la mise en place d’une zone continentale de libre-échange et d’un espace aérien commun ont été décidées, tout comme une réforme de la Commission de l’UA et des financements de l’organisation. Depuis janvier, le Rwanda siège également au Conseil de paix et de sécurité de l’UA, un organe composé de 15 membres tournants à l’image du Conseil de Sécurité des Nations Unies.</span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">En février 2019, la présidence de Kagamé va prendre sa fin ; il sera succédé par le dirigeant égyptien Abdel Fattah al-Sissi. </span><b>Quel est donc le bilan que le président rwandais laisse à l’organisation continentale ? Son agenda de réformes ambitieux va-t-il durablement transformer les relations internationales en Afrique ?</b></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Tout d’abord, il convient de remettre l’ascension de Paul Kagamé à la tête de l’UA dans son contexte. Cette organisation inter-gouvernementale dont tous les 55 pays africains sont membres est co-dirigée par le président de la Commission de l’UA, élu pour un mandat de quatre ans (renouvelable) et le président de l’UA, un chef d’Etat ou de gouvernement africain, élu pour un an (non-renouvelable).</span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Paul Kagamé a été désigné pour la présidence de 2018 en 2016. A cette époque la présidente de la Commission de l’UA était la sud-africaine Nkosazana Dlamini-Zuma. Le </span><i><span style="font-weight: 400">Monde Afrique </span></i><span style="font-weight: 400">parlait alors d’un « </span><a href="https://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/06/09/comment-madame-dlamini-zuma-a-plombe-l-union-africaine_4944149_3212.html"><span style="font-weight: 400">bilan désastreux</span></a><span style="font-weight: 400"> », d’ « échecs politiques majeurs » et d’une « crise profonde » de l’organisation, car Dlamini-Zuma aurait prêté plus d’attention à ses ambitions politiques en Afrique du Sud qu’à ses fonctions au service du continent. Au-delà, l’intégration du Maroc dans l’UA en 2017, jusqu’alors seul pays du continent qui ne faisait pas partie de l’organisation à cause de son soutien à l’indépendance du Sahara occidental, a divisé les pays membres. De surcroît, à quelques jours avant l’investiture de Kagamé à la tête de l’UA, il a été révélé que le siège de l’organisation était </span><a href="https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/01/26/a-addis-abeba-le-siege-de-l-union-africaine-espionne-par-les-chinois_5247521_3212.html"><span style="font-weight: 400">espionné</span></a><span style="font-weight: 400"> par le gouvernement chinois pendant des années.</span></p>
<p style="text-align: justify"><b>A ce contexte organisationnel difficile s’ajoutait le manque de leadership des grandes puissances du continent</b><span style="font-weight: 400"> : les présidents nigérien et algérien vieillissants et hospitalisés, le président sud-africain imbriqué dans une multitude de </span><a href="https://www.nytimes.com/2018/12/22/world/africa/corruption-south-africa-guide.html"><span style="font-weight: 400">scandales de corruption</span></a><span style="font-weight: 400">, l’Ethiopie faisant face à une </span><a href="http://theconversation.com/how-ethnic-violence-is-destabilising-ethiopias-reform-gains-103928"><span style="font-weight: 400">révolte des communautés marginalisées</span></a><span style="font-weight: 400">, l’Egypte occupée par son projet de restauration post-révolutionnaire. </span><b>Et pourtant, dans cette marée de difficultés, un pays, quoique petit, faisait preuve non seulement d’une stabilité politique remarquable, mais aussi d’une croissance économique impressionnante : le Rwanda de Paul Kagamé.</b></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">C’est ainsi qu’en 2016 les chefs d’Etat et de gouvernement africains le chargent de proposer des réformes institutionnelles de l’UA et de les mettre en place lors de sa présidence en 2018. </span><b>Et, en partenariat avec le président de la Commission Moussa Faki, Kagamé n’a pas tardé à lancer l’initiative la plus ambitieuse d’</b><a href="https://www.foreignaffairs.com/articles/africa/2018-05-23/how-africa-bucking-isolationist-trend"><b>intégration continentale</b></a><b> depuis les jours de Mouammar al-Gaddafi ou de Thabo Mbeki au début du millénaire.</b></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Lors du premier sommet de l’UA de l’année en janvier, les dirigeants africains lancent le Marché unique du transport aérien africain, censé baisser le coût du transport aérien sur le continent, aussi bien pour les entreprises que pour les voyageurs. Le document a pour l’instant été signé par environ la moitié des pays membres de l’UA, tout comme le protocole sur le mouvement des personnes, adopté au même sommet, mais dont des doutes importantes subsistent quant à sa mise en œuvre.</span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Bien plus ambitieuse, l’UA a également lancé en mars à Kigali la </span><a href="https://www.jeuneafrique.com/544287/politique/union-africaine-ce-quil-faut-retenir-du-sommet-sur-la-zone-de-libre-echange-continentale/"><span style="font-weight: 400">Zone de libre-échange continentale africaine</span></a><span style="font-weight: 400">. Cet accord, signé par 44 des 55 pays membres, abandonnera les douanes sur 90 pour-cent des produits échangés entre eux. L’objectif est de favoriser la croissance économique, mais aussi de diminuer la dépendance vis-à-vis de l’Europe, des Etats-Unis et de la Chine.</span></p>
<p style="text-align: justify"><b>Le cœur des </b><a href="https://au.int/sites/default/files/documents/33272-doc-au_reform_implementation_report_july_2017_final_v2.pdf"><b>réformes</b></a><b> de Kagamé concerne néanmoins l’organisation elle-même.</b><span style="font-weight: 400"> Déjà en 2016,  l’UA avait voté une levée de 0,2% sur tous les produits importés de l’extérieur du continent pour financer l’organisation et diminuer la dépendance des donateurs étrangers, une réforme proposée par le président rwandais. Lors du dernier sommet de l’UA en novembre 2018, on a par ailleurs décidé la réforme du recrutement et du financement de la Commission de l’UA. Celle-ci sera désormais composée de huit au lieu de dix membres. Certaines structures doubles et d’autres inefficacités ont également été effacées, et les sanctions pour les Etats ne payant pas leurs frais à l’organisation seront plus sévères dans l’avenir.</span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Malgré ces réformes, des </span><a href="https://issafrica.org/iss-today/will-kagames-last-push-on-au-reform-bear-fruit"><span style="font-weight: 400">doutes</span></a><span style="font-weight: 400"> demeurent. </span><b>Certains critiquent le fait que la Commission n’a toujours pas assez de ressources financières et personnelles et que la division de travail entre l’UA et les organisations sous-régionales n’est toujours pas définie. Plus fondamentalement, l’UA reste une organisation inter-gouvernementale, où les intérêts nationaux prennent le plus souvent le dessus sur les intérêts collectifs du continent. Ainsi, le Parlement pan-africain, représentant des peuples plutôt que des gouvernements, n’a quasiment aucun pouvoir.</b></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Le bilan de Paul Kagamé reste donc </span><a href="https://issafrica.org/iss-today/changing-mindsets-on-au-reform"><span style="font-weight: 400">mitigé</span></a><span style="font-weight: 400">. L’UA sera dirigée de manière plus efficace et autonome des acteurs extérieurs. La croissance économique profite des réformes, tout autant que la liberté de mouvement des Africains. Cependant, des doutes demeurent quant à la mise en place de ces réformes et </span><b>l’UA reste encore loin de </b><a href="http://www.rfi.fr/afrique/20180130-ua-vision-panafricanisme-kagame-reformes-sommet-trump-migration-securite"><b>l’idéal de Kwame Nkrumah</b></a><b> ou de Frantz Fanon d’un gouvernement pan-africain indépendant au service des peuples africains.</b></p>
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		<title>Présidentielles 2018 : À Madagascar, on ne fait pas du neuf avec du neuf</title>
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		<pubDate>Thu, 22 Nov 2018 13:33:53 +0000</pubDate>
		<dc:creator><![CDATA[Rédaction LGA]]></dc:creator>
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		<description><![CDATA[Par Kheena Andriamanantena Le couperet est tombé. Après une attente insoutenable, sur fond de contestations – tendant à devenir aujourd’hui un incontournable de l’après-scrutin dans les démocraties en péril – ayant exacerbé les crispations, la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) a rendu Samedi 17 Novembre 2018 les résultats provisoires du premier tour des élections présidentielles [&#8230;]]]></description>
				<content:encoded><![CDATA[<p style="text-align: justify"><i><span style="font-weight: 400">Par Kheena Andriamanantena</span></i></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Le couperet est tombé. Après une attente insoutenable, sur fond de contestations – tendant à devenir aujourd’hui un incontournable de l’après-scrutin dans les démocraties en péril – ayant exacerbé les crispations, </span><b>la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) a rendu Samedi 17 Novembre 2018 les résultats provisoires du premier tour des élections présidentielles malgaches</b><span style="font-weight: 400">.</span></p>
<p style="text-align: justify"><em><b>“Ny tonta ihany no avadibadika”</b></em></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">C’est en effet sans grande surprise que l’ancien président de la Transition, </span><b><a href="https://www.jeuneafrique.com/666403/politique/madagascar-rajoelina-et-ravalomanana-qualifies-pour-le-second-tour-les-lecons-du-scrutin/">Andry Rajoelina est arrivé en tête</a> avec 39,19%</b><span style="font-weight: 400"> des suffrages, talonné par </span><b>Marc Ravalomanana qui, pour sa part, a recueilli 35,29%</b><span style="font-weight: 400"> des voix. Résultats permettant ainsi d’ores et déjà d’envisager </span><b>la tenue d’un <a href="http://www.rfi.fr/afrique/20181118-madagascar-presidentielle-classe-politique-peine-renouveler-andry-rajoelina-marc-ra">second tour pour le 19 Décembre prochain</a></b><span style="font-weight: 400">, après validation par la Haute Cour Constitutionnelle.  </span></p>
<p style="text-align: justify"><b>Tout ceci avec pourtant un taux de participation à hauteur de seulement 54,32%.</b><span style="font-weight: 400"> Un chiffre largement éloigné de celui qu’avait enregistré </span><b>le premier tour de 2013, où 61,52% des électeurs ont participé au vote. </b><span style="font-weight: 400">Cette baisse semble s’inscrire dans une tendance continuelle que l’on pourrait resituer à </span><b>1992</b><span style="font-weight: 400">, où la grande île avait </span><b>atteint l’un de ses plus hauts taux de participation, avec 74%</b><span style="font-weight: 400"> de votants parmi les électeurs ; période à partir de laquelle il n’a presque plus jamais connu de hausse. </span><span style="font-weight: 400"> </span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Plusieurs politistes et observateurs de la vie politique malgache s’accordent sur ce sujet à pointer du </span><b>doigt le désintérêt, voire la lassitude qu’éprouve la population envers la classe politique malgache qui peine à se renouveler</b>, même depuis  les débuts d’un semblant de multipartisme dans le pays. <b>On assiste aujourd’hui à une perpétuation de l’ancienne classe issue des partis historiques comme le PADESM, le PSD, l’AKFM ou encore l’AREMA, qui ont tous déjà marqué la scène politique malgache. </b>Sinon, quand les circonstances y sont favorables, et comme les Malgaches sont réputés pour le rafistolage, certaines alliances – aussi politiquement contre-nature qu’elles soient – ont souvent lieu. Cependant, les pratiques et le personnel politique ne changent pas. Et même si les deux candidats du second tour étaient, respectivement et chacun à leur période d’entrée en politique, vus comme des porteurs d’un nouvel air dans le paysage politique malgache <b>; ces anciennes classes ont toujours réussi à infiltrer les cercles d’influence des régimes en place, à travers la <a href="https://www.liberation.fr/planete/2018/11/09/a-madagascar-une-election-au-gout-de-revanche_1690873">collusion des intérêts</a> politiques, économiques et même familiaux, forçant à un moment ou un autre le rapprochement</b>.</p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">En passant d’ailleurs en revue le passif des </span><b>34 autres candidats</b><span style="font-weight: 400"> au premier tour, l’on s’aperçoit que seule une petite poignée s’est frottée seulement maintenant, pour la première fois, de si près au terrain politique. </span><b>Beaucoup sont déjà familiers des instances étatiques et de l’exercice des responsabilités</b><span style="font-weight: 400">. </span><b>On compte parmi eux des anciens Premiers ministres, d’anciens ministres, chefs d’Institutions et même d’anciens Présidents, </b><span style="font-weight: 400">dont </span>le Président sortant, Hery Rajaonarimampianina, arrivé en troisième position avec tout juste 8,84% des suffrages exprimés. <strong>Ce dernier s’était, rappelons-le, présenté comme « Hery vaovao », donc force nouvelle, aux élections de 2013, alors qu’il fut déjà ministre des finances et budget sous Andry Rajoelina</strong><span style="font-weight: 400">. Même chose pour les deux candidats qualifiés au second tour qui prétendent vouloir redonner un nouvel élan au pays, mais qui restent attachés aux mêmes idées et approches de la politique. Le duel Andry Rajoelina – Marc Ravalomanana lui-même n’est pas une grande nouveauté. Preuve qu’à Madagascar, on ne cherche pas forcément à faire du neuf avec du neuf. </span><b>Comme le dit l’adage malgache, l’on ne fait que remuer ce qui est usé. </b></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Tout cela montre ainsi le terrible manque de renouveau dans la composition politique du pays, avec les « bonnes vieilles méthodes » qui vont avec. </span></p>
<p style="text-align: justify"><em><b>Toujours à la recherche d’un bouc émissaire</b></em></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Évidemment ravis de leur passage au second tour, à l’exception de l’ancien Président Rajaonarimampianina, </span><b>les trois grands candidats sont <a href="https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/11/14/presidentielle-a-madagascar-les-favoris-unanimes-pour-critiquer-la-commission-electorale_5383437_3212.html">pourtant insatisfaits des performances qu’on leur a attribuées</a></b><a href="https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/11/14/presidentielle-a-madagascar-les-favoris-unanimes-pour-critiquer-la-commission-electorale_5383437_3212.html">. </a>A<span style="font-weight: 400">près avoir durement accusé l’administration électorale de fraude et de corruption, et donc de favoriser les malversations dans le traitement des résultats,</span><b> ils semblent tous décidés à procéder à une <a href="https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/11/17/presidentielle-a-madagascar-deux-anciens-presidents-qualifies-pour-le-second-tour_5384963_3212.html">contestation en justice des résultats officiels</a></b><span style="font-weight: 400">. Le candidat Andry Rajoelina souhaite même effectuer un audit sur le logiciel dont se sert la CENI pour le traitement des résultats. Tous se réclament vainqueurs du premier tour. Connaissaient-ils donc les résultats avant l’heure ? </span></p>
<p style="text-align: justify"><b>En tout cas, le fait est que si aucun d’entre eux n’est bien sûr responsable de leur propre insatisfaction, il fallait qu’il y en ait un. <a href="http://www.rfi.fr/afrique/20181115-madagascar-contestations-ceni-demande-laisse-travailler">Le choix s’est porté sur la CENI</a> qui, à plus forte raison pour ces trois candidats, <a href="http://www.midi-madagasikara.mg/a-la-une/2018/11/12/ceni-8-jours-pour-traiter-les-resultats-des-66-des-bureaux-de-vote/">a beaucoup tardé dans le traitement des résultats provisoires</a></b><span style="font-weight: 400">, ayant ainsi laissé se créer une brèche dans laquelle toutes sortes de controverses et polémiques d’irrégularités se sont engouffrées.</span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Or, certaines dispositions du code électoral malgache stipulent clairement </span><b>l’interdiction de remettre en cause ou d&rsquo;exercer une quelconque pression sur les autorités et Institutions chargées de l’organisation des élections, sous peine de disqualification.</b> <span style="font-weight: 400">(Art. 128 section 2 de la loi organique relative au régime général des élections et des référendums.)</span><span style="font-weight: 400"> Risques que ces candidats en question étaient peut-être donc prêts à encourir.</span></p>
<p style="text-align: justify"><em><b>En route pour le second tour ou pour un aller-retour…</b></em></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Ayant déjà accaparé une grande partie du débat public à Madagascar pendant presque dix ans, ces deux candidats du second tour ne suscitent plus autant d’engouement qu’avant. L’on pourra néanmoins s’attendre à ce que cette dernière ligne droite soit la séquence de tous les possibles, comme l’apparition des différents marchandages de voix et ralliements politiques en vue sans doute d’un éventuel partage de portefeuilles ou recasage. Certains candidats, à l’instar de </span><b>Saraha Rabeharisoa</b><span style="font-weight: 400">, </span><b>candidate malheureuse aux présidentielles de 2013,</b><span style="font-weight: 400"> ont déjà manifesté leur soutien à leurs favoris respectifs pour cette seconde manche. Pour sa part, elle a,</span><b> une semaine avant même le premier tour, <a href="http://www.afriquemedia.tv/politique/madagascar-presidentielle-saraha-rabeharisoa-quitte-la-course-et-se-rallie-au-favori-andry-rajoelina">donné ses consignes de vote</a> et annoncé son ralliement à Andry Rajoelina</b><span style="font-weight: 400">. Confortant ainsi l’idée que cette élection ne déroge donc pas à </span><b>la loi de Duverger</b><span style="font-weight: 400">, en dépit de son caractère uninominal à deux tours, selon laquelle les situations électorales résultant du premier tour tendent souvent à reconfigurer le paysage politique vers un système bipartite, notamment par le biais des diverses alliances et ententes. Autant de pratiques faisant tout l’artifice et le cocasse de la théâtrocratie qu’est le jeu des rapports de forces en politique. </span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">De plus, bien qu’il soit fort probable que cette élection n’apporte rien dans le renouvellement de la classe politique malgache, </span><b>elle aura néanmoins le mérite de permettre le maintien d’une certaine stabilité et continuité démocratique.  Il pourrait en effet s’agir, dans les faits, et si l’on remonte dans l’histoire politique de Madagascar, de la première élection présidentielle pouvant permettre de passer d’un mandat présidentiel démocratiquement établi à un autre, </b><span style="font-weight: 400">depuis celle de 1993, ayant vu la victoire de feu Albert Zafy face à Didier Ratsiraka déjà réélu en 1989. En clair, une transition sans crise inter-quinquennale ou post-électorale. Excluant ainsi le cas 2002 avec la victoire au premier tour très controversée de Marc Ravalomanana.</span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Ceci étant, malgré le fait qu’à Madagascar, l’on ne semble pas vraiment faire du neuf avec du neuf, voter apparaît aujourd’hui comme étant le seul moyen de rafistoler la démocratie malgache, en mal d’assise et de régularité. </span></p>
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		<title>Tribune: Faut-il tirer sur les migrants pour les empêcher d’atteindre l’Europe? À quoi joue le Maroc?</title>
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		<pubDate>Thu, 25 Oct 2018 18:16:02 +0000</pubDate>
		<dc:creator><![CDATA[Rédaction LGA]]></dc:creator>
				<category><![CDATA[Politique]]></category>
		<category><![CDATA[Camps]]></category>
		<category><![CDATA[Mallé Fall Sarr]]></category>
		<category><![CDATA[Maroc]]></category>
		<category><![CDATA[Méditerranée]]></category>
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		<category><![CDATA[Répression]]></category>

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					<p style="text-align: justify"><em>Par Mallé Fall Sarr</em></p>
<p style="text-align: justify"><strong><i>Tirer sur les migrants, la nouvelle stratégie du Maroc.</i></strong></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Sale temps pour les migrants clandestins passant par la Méditerranée&#8230; Le baromètre est-il jamais sorti de la case tempête pour eux d’ailleurs ? Certainement pas. <strong>Mais les choses ont récemment empiré</strong>. Après les camps de rétention – mis en place sous l’œil bienveillant et encourageant de l&rsquo;Europe –, <strong>la nouvelle étape franchie par le Maroc consiste tout simplement à tirer sur les navires</strong> (si on peut donner ce nom à ces épaves flottantes) <strong>de migrants</strong>. On ne les laisse plus mourir en haute mer, on les tue.</span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">En effet, <a href="https://www.20minutes.fr/monde/2343159-20180926-maroc-marine-tire-embarcation-migrants-tue-femme-22-ans">le 25 septembre dernier, la Marine royale marocaine a tiré sur un bateau de migrants</a> qui, dit-elle, n&rsquo;avait pas obéi aux coups de semonce. Résultats : 4 blessés et 1 mort, une étudiante de 22 ans&#8230; On aurait pu croire à un « accident », un excès qui serait vite réprimé par les autorités marocaines et la « communauté internationale ». Mais <a href="https://www.jeuneafrique.com/642991/societe/maroc-la-marine-royale-tire-sur-une-embarcation-de-migrants/">la Marine royale marocaine a récidivé dans la nuit du 9 au 10 octobre</a>, en tirant de nouveau sur un navire de migrants, blessant un mineur de 16 ans. Cette fois, la raison évoquée était une « manœuvre hostile » du navire&#8230; Une fois de plus, peu ou pas de réactions observées. <strong>Ne serions-nous donc pas en train d&rsquo;assister à la normalisation de l&rsquo;assassinat pur et simple d&rsquo;êtres humains en raison de leur provenance ou de leur condition ?</strong> Au-delà des questions de droit, cela pose surtout des questions éthiques, d&rsquo;humanité.</span></p>
<p style="text-align: justify"><strong><i>Une démarche qui s&rsquo;inscrit dans une ‘’logique’’ de gradation : il fallait bien s&rsquo;y attendre.</i></strong></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Mais revenons-en d&rsquo;abord à la généalogie récente des méthodes mises en œuvre pour empêcher ou limiter l&rsquo;arrivée de migrants en Europe via la Méditerranée. En s&rsquo;y intéressant de plus près, <strong>on ne pouvait que constater une gradation irrémédiable vers le macabre.</strong></span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Une des « solutions » auxquelles les dirigeants européens et maghrébins ont pensé en premier a été la rétention des migrants dans des camps dont le site closethecamps.org propose <a href="http://closethecamps.org/">une carte</a>. Il y en aurait 30 en Égypte, 16 en Libye, 11 au Maroc 7 en Tunisie et un nombre inconnu en Algérie, le projet Migreurop, qui tient le site, n&rsquo;ayant pas pu accéder aux données du pays&#8230; Il est important de dire, pour ceux qui en douteraient, que les conditions qui règnent dans ces camps sont des plus exécrables, comme l&rsquo;a montré en 2017 <a href="https://edition.cnn.com/specials/africa/libya-slave-auctions">une enquête très fouillée de la CNN sur les camps de détentions en Libye</a>. Ajoutons à cela l&rsquo;esclavage auquel ces camps sont souvent liés, et le tableau se dessine.</span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Comme susdit, <a href="https://www.touteleurope.eu/actualite/la-politique-d-immigration-de-l-ue-externaliser-la-crise.html">ces camps ont été établis avec l&rsquo;accord, voire sous l&rsquo;égide de l&rsquo;Europe</a>, dont certains pays ont signé de nombreux accords avec les pays de transit de migrants. <strong>Comment faire pour empêcher les migrants d&rsquo;accéder à l&rsquo;Europe ? En les enfermant dans des camps hors de l&rsquo;Europe.</strong> Cela semble tout simple&#8230; Récemment, c&rsquo;est la Libye qui a été sous le feu des projecteurs avec un durcissement des politiques de rétention des migrants, notamment sous la pression de l&rsquo;Italie de Matteo Salvini avec laquelle elle a signé un <a href="http://www.rfi.fr/afrique/20180709-migrants-italie-libye-exhument-accord-vieux-il-y-dix-ans">« traité d&rsquo;amitié » en 2008</a>, puis un autre en 2017, donnant le droit aux avions italiens de survoler la Libye à la recherche de migrants et de naviguer dans les eaux territoriales libyennes, le tout payé à 50% par l&rsquo;Union européenne. En raison de ces pressions, <a href="https://www.lemonde.fr/a-bord-de-l-aquarius/article/2018/09/23/sauvetage-accrochages-et-menaces-un-dimanche-ordinaire-pour-l-aquarius_5358976_4961323.html">la Libye interdit ses eaux territoriales aux navires de sauvetage comme l&rsquo;Aquarius</a> car, dit-elle, <a href="https://www.lepoint.fr/video/secours-aux-migrants-la-libye-interdit-tout-navire-etranger-10-08-2017-2149305_738.php">elle peut assurer le secours aux embarcations toute seule</a>. Nous n&rsquo;en doutons pas le moins du monde&#8230;</span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400"><a href="https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/10/15/sous-la-pression-de-l-union-europeenne-le-maroc-fait-la-chasse-aux-migrants_5369756_3212.html">Le Maroc, de son côté, multiplie les rafles sous la pression de l&rsquo;Union Européenne</a> et a même <a href="https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/10/18/au-maroc-deux-ans-de-prison-pour-avoir-denonce-sur-facebook-la-mort-d-une-migrante_5371428_3212.html?utm_medium=Social&amp;utm_source=Facebook&amp;fbclid=IwAR2GHN5h2zPh2voP65KkFtV9bINx64tAAddufSIxWv3g2H9FwAcQ4FdcVEg#Echobox=1539875661">condamné à deux ans de prison ferme un homme qui a dénoncé sur Facebook la mort de la migrante</a> tuée par la Marine royale entre le 9 et le 10 octobre.</span></p>
<p style="text-align: justify"><strong><i>Alors, est-ce au moins « efficace » ?</i></strong></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Mais on pourrait objecter que l&rsquo;autre « résultat » de ces politiques radicales est une baisse du nombre d&rsquo;arrivants en Europe. Oui oui, c&rsquo;est bien le cas contrairement à ce que certains veulent faire croire. C&rsquo;est surtout le cas en Italie, le pays dont la politique de durcissement a été la plus prononcée, même avant l&rsquo;arrivée de Salvini. Le constat est le même en Grèce : <a href="http://www.leparisien.fr/societe/le-nombre-de-refugies-traversant-la-mediterranee-est-en-baisse-12-04-2018-7660458.php">nette baisse du nombre de migrants arrivés en 2017 par rapport à 2016</a>. <strong>Faudrait-il donc s&rsquo;en réjouir ? Pas vraiment, si on prend en compte le nombre de morts et les risques qui se sont ostensiblement accrus</strong> selon un <a href="https://news.un.org/fr/story/2018/04/1010812">rapport du Haut Commissariat des Nations Unie pour les Réfugiés</a>. De plus, l&rsquo;Espagne, à l&rsquo;inverse de l&rsquo;Italie et de la Grèce , a vu le nombre d&rsquo;arrivants doubler. D&rsquo;où l&rsquo;esprit d&rsquo;émulation du Maroc par rapport à la Libye ?</span></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Alors, est-ce efficace d&rsquo;enfermer, de menacer, de tuer les migrants ? Pas si sûr&#8230; Il faudrait en tout cas le pire cynisme au monde pour le penser.</span></p>
<p style="text-align: justify"><strong><i>Comment réagir ?</i></strong></p>
<p style="text-align: justify"><span style="font-weight: 400">Je ne vous servirai pas la bonne vieille rengaine de l&rsquo;Europe qui devrait essayer de régler les problèmes des migrants dans les pays de départ pour qu&rsquo;ils n&rsquo;aient pas à partir (même si ce serait sûrement une meilleure idée que les camps et les coups de feu). Je ne pense pas que ce soit son rôle. C&rsquo;est celui des États africains. Mais tout cela est une autre histoire. <strong>Ce qui m&rsquo;intéresse, ce sont les réactions des dirigeants des États africains, et en l’occurrence plutôt l&rsquo;absence de ces réactions.</strong> En effet, comme après la révélation du scandale de l&rsquo;esclavage en Libye (<a href="https://lagrandeafrique.com/traite-en-libye-une-indignation-qui-sonne-faux/">que tous ont fait semblant de découvrir</a>), il n&rsquo;y a (quasiment ?) pas eu de vagues du côté des dirigeants des principaux pays de départ : ceux de l&rsquo;Afrique subsaharienne, et d&rsquo;Afrique de l&rsquo;ouest en particulier. <a href="https://www.ccme.org.ma/fr/medias-et-migration/49961">Le temps où on se demandait si la politique migratoire du Maroc pouvait être un frein à son adhésion à l&rsquo;Union Africaine semble bien loin</a>. Dans un temps où <a href="https://afrique.latribune.fr/politique/integration-regionale/2018-04-04/adhesion-du-maroc-a-la-cedeao-une-histoire-de-temps-774175.html">le Maroc – mais aussi la Mauritanie et la Tunisie – fait tout pour rejoindre la CEDEAO</a>, les dirigeants des pays ouest-africains seraient bien inspirés de faire pression pour une gestion plus humaine de leurs ressortissants. <strong>Messieurs, si vous ne pouvez pas endiguer le départ des jeunes de vos pays à cause des conditions de vie exécrables et du manque d&rsquo;opportunités, essayez au moins de demander le respect de leurs vies. Si vous ne pouvez rien changer, au moins indignez-vous.</strong></span></p>
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		<title>Quand  les étudiants de la diaspora débattent sur les enjeux du Continent</title>
		<link>https://lagrandeafrique.com/1273-2/</link>
		<pubDate>Mon, 23 Apr 2018 18:16:15 +0000</pubDate>
		<dc:creator><![CDATA[Léonard Colomba-Petteng]]></dc:creator>
				<category><![CDATA[Politique]]></category>

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		<description><![CDATA[]]></description>
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					<p style="text-align: justify"><em>Par Malik Samb.</em></p>
<p style="text-align: justify"><strong>Le 26 mars dernier, à la Cité Internationale Universitaire de Paris, des représentants de Sciences Po, La Sorbonne, l’IESEG Business School et Paris-Dauphine se retrouvaient pour donner le départ d’une aventure novatrice et fédératrice, le Programme Voix des Jeunes DIASPORA</strong>.</p>
<p style="text-align: justify">Le programme Voix Des Jeunes (VDJ) est une initiative de l’association Social Change Factory (SCF), fondée à Dakar, au Sénégal, par Sobel NGOM, jeune entrepreneur social.<br /> “Incubateur de leadership”, SCF a pour ambition de permettre à chaque jeune de s’impliquer et de participer à la vie de sa communauté, en étant force de propositions et de solutions.<br /> C’est ainsi qu’en 2014 s’est tenue à Dakar la première édition du programme Voix des Jeunes, regroupant différents étudiants d’universités publiques et privées, s&rsquo;affrontant dans un concours de solutions sur des grandes thématiques et enjeux du pays.</p>
<p style="text-align: justify">Trois ans après, c’est sous l’égide de la Banque Africaine de Développement que se déroule, à Abidjan, la finale régionale de VDJ, cette fois-ci réunissant des étudiants du Sénégal, de Guinée et de Côte d’Ivoire. En 2018, ce programme trouve écho dans toute l’Afrique et en plus de la Côte d’Ivoire et la Guinée, VDJ est maintenant en Gambie, au Tchad, au Burkina Faso… et désormais en France !</p>
<p style="text-align: justify">Avec plus de 60 universités connectées, 100 alumnis, 1 millions de téléspectateurs et près de 30 communautés touchées, les “Solutionneurs” du programme VDJ sur le continent ont contribué à des réflexions sur un éventail large de thématiques. De l’assainissement des systèmes hydrauliques en milieu rural en Guinée en passant par des solutions proposées quant à la réinsertion des enfants soldats et sur les défis de l’apatridie, c’est avec succès que VDJ s’est implanté en Afrique.</p>
<p style="text-align: justify">La suite logique? La Diaspora, “55ème Etat du continent” !<br /> Dans la lignée du travail accompli sur le continent, SCF entend impliquer la Diaspora et tous passionnés du continent africain à travers la première édition de Voix des Jeunes DIASPORA.</p>
<p style="text-align: justify">Prévu sur deux dates, cet évènement se veut un véritable promontoire de la culture diasporique.<br /> C’est ainsi au sein de la Fondation de la Maison de la Tunisie, au sein de la Cité Internationale Universitaire de Paris que se retrouveront les participants à ce programme afin de présenter leurs solutions sur différentes thématiques: (i) ECONOMIE: Quelles solutions alternatives africaines au FCFA? ; (ii)ENVIRONNEMENT: Quelles solutions aux équilibres entre activités humaines et protection de l’environnement dans les écosystèmes africains? ; (iii)POLITIQUE: Quelles solutions au rôle du Parlement Panafricain dans la démocratisation citoyenne? ; (iv)SOCIÉTÉ: Migrations et Démographies, quelles solutions aux enjeux de développement?</p>
<p style="text-align: justify">Le <strong>samedi 09 juin 2018</strong>, date des demi-finales, se retrouveront donc:</p>
<p style="text-align: justify">SciencesPo (ECONOMIE) x La Sorbonne (ENVIRONNEMENT)<br /> IESEG (SOCIÉTÉ) x Paris-Dauphine (POLITIQUE)</p>
<p style="text-align: justify">Cette journée sera aussi l’occasion pour le programme VDJ de mettre en avant la Diaspora au travers de la tenue de différents stands d’associations et jeunes startups diasporiques (CINEWAX, GERES, AfricaTisse, Future Sahel…).</p>
<p style="text-align: justify">Le samedi 30 juin, verra les deux équipes sélectionnées par le Jury au concours, s’affronter lors de la grande Finale de Voix des Jeunes DIASPORA 2018 (VDJ-D) !<br /> A ce titre, seront présentés, toujours dans une optique de promotion de la Diaspora, deux jeunes artistes qui de par leur travail offrent une nouvelle perception de l’oeuvre picturale africaine: Bader KLIDI et Josue COMOE.</p>
<p style="text-align: justify">Soutenu par l’UNESCO, l’UNICEF et d’autres institutions publiques et privées (Agence de Développement de l’Informatique de l’Etat sénégalais, Ambassade de France, AFROBYTES, Hackfrica&#8230;), le programme VDJ se veut plus qu’un concours de rhétorique et d’éloquence.<br /> Avec le but de créer une véritable Société des Savoirs, c’est la fédération de Solutions Libres développées par de jeunes étudiants, dans la Diaspora comme sur le Continent, que poursuit l’ensemble du programme VDJ.<br /> C’est l’implication de la société civile elle-même, à travers étudiants et chercheurs, que ce programme veut poursuivre la mission d’offrir la Voix des Jeunes sur les grands enjeux africains et mondiaux. C’est en envisageant des échanges universitaires, des ateliers et comités de recherche itinérants entre les pays d’implantation du programme et en faisant participer les vainqueurs de VDJ-D à la grande Finale Internationale prévue à Dakar fin 2018, que SCF vise à créer des ponts entre l’Afrique et le reste du Monde.</p>
<p style="text-align: justify">La première édition de Voix des Jeunes DIASPORA 2018 reste parisiano-parisienne, toutefois c’est avec ambition que SCF entend étendre son programme à travers toute la France et l’Europe lors de ses prochaines éditions.</p>
<p style="text-align: justify">Vous pouvez suivre sur les <a href="/www.facebook.com/Voix-Des-Jeunes-Diaspora-154277615218422/?ref=bookmarks">réseaux sociaux</a> les avancées de Voix des Jeunes Diaspora et soutenir votre université en juin !!</p>
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		<title>Une fête de l&#8217;indépendance dans la division au Sénégal</title>
		<link>https://lagrandeafrique.com/une-fete-de-lindependance-dans-la-division-au-senegal/</link>
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		<pubDate>Sat, 07 Apr 2018 13:23:41 +0000</pubDate>
		<dc:creator><![CDATA[Léonard Colomba-Petteng]]></dc:creator>
				<category><![CDATA[Politique]]></category>
		<category><![CDATA[Afrique de l'Ouest]]></category>
		<category><![CDATA[Aminata Ndiaye]]></category>
		<category><![CDATA[Contestations]]></category>
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		<category><![CDATA[Macky Sall]]></category>
		<category><![CDATA[Sénégal]]></category>

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		<description><![CDATA[Mercredi dernier, le Sénégal a célébré ses 58 ans années d'indépendance vis à vis de la France. Cependant, mécontentements et frustrations ont supplanté la communion nationale escomptée.]]></description>
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						<h1 class="et_pb_module_header">Une fête de l'indépendance dans la division au Sénégal</h1>
						
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					<p style="text-align: justify"><em>Par Aminata Ndiaye.</em></p>
<p style="text-align: justify"><strong>Mercredi dernier, le Sénégal a célébré ses 58 années d&rsquo;indépendance vis à vis de la France. Cependant, mécontentements et frustrations ont supplanté la communion nationale escomptée.</strong> Les médias et les réseaux sociaux nous ont aidé à prendre la température de la société sénégalaise durant la fête de l’indépendance.</p>
<p style="text-align: justify"><strong>Le discours du président de la République a été accueilli dans les journaux en ligne par des torrents d&rsquo;insultes et de promesses d&rsquo;opter pour l&rsquo;alternance en 2019.</strong> L&rsquo;ancien Premier Ministre et désormais opposant Abdoul Mbaye, a tenu des propos acerbes à l&rsquo;égard du président de la République, notant que «les jeunes présidents africains de la trempe de Macky Sall sont des colons qui font tout pour faire reculer la démocratie dans nos pays ». Pour le président du parti Rewmi, Idrissa Seck, le chef de l’Etat devrait s’excuser auprès des Sénégalais. L&rsquo;ancien journaliste de Jeune Afrique Cheikh Yerim Seck, devenu incontournable dans le paysage médiatique sénégalais grâce à ses dénonciations quotidiennes des travers du régime actuel, a rallié le mouvement. Il a pour sa part fustigé l’absence des sujets centraux qui occupent les Sénégalais dans le discours à la nation prononcé par le chef de l’Etat.</p>
<p style="text-align: justify">Le contexte politique dans lequel s&rsquo;est tenue la commémoration de l&rsquo;indépendance est particulièrement éclairant pour comprendre ces réactions très critiques à l&rsquo;égard du régime. Tout d&rsquo;abord, <strong>Khalifa Sall, le maire de Dakar a été condamné à 5 ans de prison ferme et sommé de verser une amende de 7620 euros.</strong> Les délits retenus contre lui sont « faux et usage de faux » et « escroquerie portant sur des fonds publics ». Entre 2011 et 2015, Khalifa Sall et ses collaborateurs auraient détourné 2,8 millions d&rsquo;euros dans la caisse d&rsquo;avance de la mairie de Dakar (prévue pour les situations d’urgences) par le biais de fausses factures.</p>
<p style="text-align: justify"><strong>L&rsquo;opinion publique sénégalaise estime quant à elle que ce procès est une stratégie mise en œuvre par le président de la République pour écarter Khalifa Sall, devenu très populaire au Sénégal</strong>, des prochaines élections présidentielles. La frustration des Sénégalais est d&rsquo;autant plus profonde que le cas de Khalifa Sall ne fait pas office de précédent. Au lendemain de l&rsquo;alternance de 2012, qui a débouché sur l&rsquo;arrivée au pouvoir de Macky Sall, le fils de l’ancien chef de l’Etat Karim Wade a été poursuivi par la Cour de répression de l&rsquo;enrichissement illicite (Crei). Cela a débouché sur sa condamnation à 6 années de prison ferme (ainsi qu&rsquo;une amende de 209 millions d&rsquo;euros) suivie par une grâce présidentielle. Celle-ci est intervenue après qu&rsquo;un groupe de travail des Nations Unies a qualifié sa détention d&rsquo;arbitraire. Beaucoup de Sénégalais estiment que ces poursuites ne sont pas sans liens avec les ambitions présidentielles émises par Karim Wade.</p>
<p style="text-align: justify"><strong>L&rsquo;autre objet de la colère des Sénégalais concerne la gabegie financière</strong> à laquelle se livre le régime actuel, qui faisait pourtant la promesse «d&rsquo;une gouvernance sobre et vertueuse ». <strong>Contrairement à la promesse de rupture et d&rsquo;exemplarité, les Sénégalais assistent à la création d&rsquo;institutions financières budgétivores</strong> dont le Conseil Économique Social et Environnemental et le Haut Conseil des Collectivités Territoriales. Le premier est dirigé par Aminata Tall, ancienne ministre de Wade, qui a rallié Macky Sall en tant que membre de son directoire de campagne. Le seconde a à sa tête Ousmane Tanor Dieng, secrétaire général du Parti Socialiste (PS). <strong>Cette stratégie de cooptation des opposants décriée par les Sénégalais semble porter ses fruits</strong> : le Parti Socialiste (parti de Senghor et Diouf au pouvoir pendant 40 ans) est disloqué entre les partisans de Khalifa Sall et de son actuel secrétaire général Ousmane Tanor Dieng. De nombreux Sénégalais regrettent ce recyclage de politiques grassement payés par l&rsquo;argent du contribuable en plus de disposer de fonds politiques conséquents.</p>
<p style="text-align: justify">Une autre source de mécontentement concerne la <strong>gestion nébuleuse et familiale des biens publics</strong>. Récemment, du pétrole a été découvert sur les côtes sénégalaises. Un contrat d&rsquo;exploration a été accordé à <em>Petrotim Sénégal,</em> dont le gérant est Aliou Sall, le frère du président de la République. Si la révélation a été faite par Abdoulaye Wade, la critique est présentement portée par les nouveaux opposants au régime : Abdoul Mbaye et Ousmane Sonko. En outre, d’autres concessions d&rsquo;exploration ont été attribuées à des entreprises étrangères dont le géant français Total. Ce dernier contrat est particulièrement médiatisé, ayant occasionné le limogeage du ministre de l’énergie, Thierno Alassane Sall. <strong>Toutes ces polémiques et controverses ont fini par jeter désaveux et discrédit sur le gouvernement sénégalais qui va devoir inverser cette tendance avant les prochaines élections présidentielles prévues en 2019</strong>.</p>
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		<title>“Il n’y a pas plus difficile que de quitter sa patrie”: Témoignage</title>
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		<pubDate>Tue, 06 Mar 2018 10:52:40 +0000</pubDate>
		<dc:creator><![CDATA[Julie Bourdin]]></dc:creator>
				<category><![CDATA[Politique]]></category>
		<category><![CDATA[Libye]]></category>
		<category><![CDATA[migrant]]></category>
		<category><![CDATA[Migrations]]></category>
		<category><![CDATA[réfugié]]></category>
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		<description><![CDATA[“Vous ne pouvez pas vous imaginer à quel point cela a été difficile”, raconte Mohamed Hassan Obeid face à un public profondément ému. Nous sommes le 12 décembre, lors d’une conférence organisée par l’ASPA sur le thème “Esclavage en Libye: quelles solutions?”.]]></description>
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						<h1 class="et_pb_module_header">“Il n’y a pas plus difficile que de quitter sa patrie”: témoignage</h1>
						
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					<p style="text-align: justify"><em>Par Julie Bourdin.</em></p>
<p style="text-align: justify"><strong>“Vous ne pouvez pas vous imaginer à quel point cela a été difficile”, raconte Mohamed Hassan Obeid face à un public profondément ému. Nous sommes le 12 décembre, lors d’une conférence organisée par l’Association Sciences Po pour l&rsquo;Afrique sur le thème “Esclavage en Libye: quelles solutions?”.</strong></p>
<p style="text-align: justify">Le jeune professeur d’arabe est Soudanais, mais il a dû quitter son pays en 2013 dans l’espoir de trouver une vie meilleure &#8211; une vie où, comme il l’explique, il serait “libre de voir le soleil”. Pour cela, il a emprunté le même chemin que beaucoup d’autres avant lui. Après une traversée du désert, son arrivée en Libye est marquée par l’épuisement de ses ressources financières: Mohamed est lors vendu à un homme pour lequel il travaillera durant plusieurs mois.</p>
<p style="text-align: justify">Il est difficile d’entendre raconter de telles expériences, mais il est tout aussi important de mettre des visages sur les pratiques esclavagistes modernes, d’humaniser des expressions telles que la “crise migratoire”.</p>
<p style="text-align: justify">Parmi les indignations sur la résurgence de l’esclavage, les discours politisés et les tirades éloquentes, c’est la voix de Mohamed Hassan Obeid, dans un arabe poétique, qui porte le plus. Son récit, à retrouver ci-dessous, porte un message fondamental d’unité et de solidarité.</p>
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					<p style="text-align: justify"><strong>La retranscription intégrale de son intervention à la conférence de l’ASPA :</strong></p>
<p style="text-align: justify"><em>Je suis Soudanais. J’ai quitté le Soudan en 2013 et je suis arrivé en Libye 10 jours après.</em><br /><em> C’est peut être un voyage que je n’avais pas beaucoup étudié en avance, que je n’avais pas beaucoup préparé, mais c’est sans doute le voyage le plus difficile de ma vie. Ce sera peut-être mon dernier voyage, mais sachez que je ne serai ni le premier à avoir traversé cette route, ni le dernier.</em></p>
<p style="text-align: justify"><em>Le plus important, c’est de vous dire pourquoi j’ai quitté le Soudan, et quel était mon objectif principal. Beaucoup d’autres avant moi sont passés par ce chemin, et ce n’est ni un chemin facile, ni un chemin court. Bien sûr, quand je suis arrivé en Libye j’ai rencontré énormément de difficultés, et énormément de fausses promesses par rapport à ce voyage.</em></p>
<p style="text-align: justify"><em>Ce voyage est un voyage payé une ou deux fois. Ce que je veux dire, c’est que vous devez payer un billet au Soudanais qui va vous sortir du Soudan, ensuite au Libyen qui va vous emmener jusqu’à l’intérieur de la Libye.</em></p>
<p style="text-align: justify"><em>Personnellement, j’ai dû faire beaucoup d’efforts pour payer, et ensuite en Libye on m’a réclamé encore plus d’argent, que je n’avais pas à ce moment là. A partir de ce moment là, le comportement vis à vis de vous va changer. Pour moi, la solution la plus facile a été de me vendre à quelqu’un qui a donné la somme réclamée à la personne qui m’a fait traverser. Et il a fallu que je travaille pour cette personne pendant plusieurs mois pour payer mes dettes.</em></p>
<p style="text-align: justify"><em>Nous avons entendu beaucoup d’histoires incroyables, auxquelles on peinerait à croire de nos jours, mais qui malheureusement sont arrivées à moi et plusieurs de mes semblables réfugiés qui ont tenté la traversée.</em></p>
<p style="text-align: justify"><em>Je ne veux pas être très long, mais je veux simplement vous dire le message le plus important. C’est que, en Libye, on vend des gens comme de la marchandise, comme quelque chose qui n’a pas de valeur. C’est quelque chose que j’ai vécu et vu de mes propres yeux.</em></p>
<p style="text-align: justify"><em>Vous vous demandez sûrement pourquoi je suis sorti du Soudan. Pourquoi ai-je emprunté ce chemin qui aurait pu me coûter la vie &#8211; et vous savez bien, il n’y a rien de plus important que la vie? Peut être que la réponse est facile et habituelle. C’est la guerre. Mais quelle guerre? C’est la faim, la pauvreté, la quête de liberté. C’est pour de telles choses que les gens sont capables de se révolter, et sont capables également de fuir.</em></p>
<p style="text-align: justify"><em>Depuis l’enfance, nous avons fait beaucoup de sacrifices. Nous avons surtout sacrifié nos rêves. Moi, quand j’étais enfant, j’ai tant rêvé. J’ai tant rêvé de devenir quelqu’un, de faire des études, de prendre mon envol … D’être celui qui va tendre les ailes et voler haut vers le ciel.</em><br /><em> Mais ces rêves là, ils ont été brisés. Ils ont été trahis par nos conditions matérielles, par nos difficultés financières. Moi qui rêvais d’apprendre et d’étudier, j’ai appris à rêver que j’arrivais à assurer ce repas chaud, à rêver que j’aidais ma mère, et ma soeur, et tous ceux qui comptaient pour moi. Tous ceux qui comptaient pour moi, et qui comptaient sur moi. C’est pourquoi, à partir de l’âge de 8 ans, j’ai commencé à travailler.</em></p>
<p style="text-align: justify"><em>A partir de là, le voyage a commencé, et il ne s’est pas encore terminé. Nous devons maintenant vivre cette vie que le destin a choisi pour nous et que je ne souhaite à personne. Ce sont des choses je pense, que vous ne pouvez pas imaginer. Vous ne pouvez pas vous imaginer à quel point cela a été difficile, et à quel point nous avons eu à souffrir dans ce que le destin a choisi pour nous.</em></p>
<p style="text-align: justify"><em>Il n’y a pas plus difficile que de quitter sa patrie. Sa mère, son père, son frère, ses amis, sa femme. C’est un sacrifice que nous avons dû faire et c’est une partie de la vie de chacun d’entre nous, mais c’est quelque chose que nous avons dû quitter depuis très longtemps maintenant.</em></p>
<p style="text-align: justify"><em>Il n’est pas très aisé pour moi de voir ces choses là que j’ai vues depuis mon plus jeune âge. J’ai vu toutes sortes de meurtres, de morts et de tueries. J’ai vu des gens se noyer, se faire tirer dessus, même des gens mourir suite à des tortures. Et ce sont des choses qui vont m’accompagner toute ma vie. Comme ceux qui ont aussi vécu ça, ce sont des choses qui ne nous lâcheront pas jusqu’au dernier moment de notre vie.</em></p>
<p style="text-align: justify"><em>Enfin, peut-être que ce voyage était un voyage inconnu. Je n’avais aucune idée de la difficulté que c’était d’arriver jusqu’en Europe. Mais la question qu’on doit se poser, c’est “pourquoi est-ce que tu as traversé la mer et que tu es arrivé en Europe?” Avais-je seulement l’idée que j’allais arriver en Europe, ou est-ce que je me disais “non, tu vas seulement mourir avant d’y arriver”?</em></p>
<p style="text-align: justify"><em>Pour moi personnellement l’Europe n’est pas un rêve, mais je n’en pouvais plus de vivre comme je vivais. Personnellement, je préfère vivre une seule journée pendant laquelle je vois librement le soleil, plutôt que de vivre pour l’éternité une vie que les autres ont choisi pour moi, ont souhaité et tracé pour moi.</em></p>
<p style="text-align: justify"><em>J’espère au bout de ce voyage avoir trouvé quelque chose qui fait que ça vaille le coup, toutes ces difficultés que j’ai traversées. Peut être que la réponse, elle est chez vous. Chez chaque immigré, chaque personne qui est venue. Mais ma réponse à moi sera complètement différente.</em></p>
<p style="text-align: justify"><em>L’Europe pour moi n’est pas un rêve. Mon rêve est de bâtir une vie nouvelle, pour moi-même, ne serait-ce qu’une journée comme je l’ai dit précédemment.Quand je suis venu ici, j’ai dû tout recommencer à zéro. J’ai besoin de tout réapprendre. J’ai dû apprendre à nouveau à lire, à écrire. J’ai eu besoin de tout réapprendre parce que je viens d’un pays lointain, je viens d’un environnement différent, d’un continent lointain. Mais j’attends aussi que la réponse soit chez vous, chez ceux qui sont familiers de cet environnement.</em></p>
<p style="text-align: justify"><em>La dernière chose que je veux vous dire, je veux vous dire quelque chose sur moi personnellement. Personnellement, j’aime tout le monde. Je vous aime tous, indépendamment de votre origine, de votre couleur de peau, de votre religion. Ce que je regarde ce sont vos qualités personnelles, ce que vous avez à votre gauche, ce que vous avez dans votre coeur.</em><br /><em> Ce que je veux, c’est que l’on s’unisse, c’est qu’on soit tous ensemble pour combattre tous ceux qui font souffrir ces pauvres âmes. Et enfin, je voudrais vous dire encore une fois, je vous aime tous, je vous aime tous, et mes respects à vous tous qui êtes humains avec votre coeur.</em></p>
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